Autre facteur déterminant, le jockeyship. On se rappelle tous de Leslie Masters, celui qui conduit Pacific Ocean à la victoire dans cette prestigieuse course en 1987. Jusque-là, le jockey de feu Patrice Lagesse n’a pas encore visité le box gagnant à Maurice et ses jours sont comptés au Champ-de-Mars. Mais, au prix d’une monte exceptionnelle, audacieuse surtout, Leslie Masters obtient une victoire d’anthologie, presqu’incroyable.

Attachez vos ceintures. »C’est la phrase que prononcera cet après-midi à 15h25 Jean-Philippe Laganne, le commentateur attitré du Mauritius Turf Club. Ce sera l’heure du départ de la plus grande course du calendrier hippique, la Maiden Cup, qui se disputera cette année sous le parrainage de Phoenix.

Cette course mythique sera courue sur 2300m et les prétendants à la victoire seront au nombre de 11. Mais, plusieurs, malgré tout le respect qu’on leur doit, ne pourront que venir faire de la figuration. Même si dans le passé, ceux censés grossir le nombre de partants au départ de cette course, dont la dimension dépasse le cadre hippique, étant un rendez-vous festif pour de nombreuses familles, ont fini par réduire au silence tout un hippodrome. River Run, Gwinganna… pour ne citer que deux !

Le Maiden, c’est une question de tenue. Puis vient la classe. « Le Maiden se gagne sur la piste après un parcours éprouvant et non pas sur le papier », nous rappelle un entraîneur chevronné cette semaine.

Autre facteur déterminant, le jockeyship. On se rappelle tous de Leslie Masters, celui qui conduit Pacifi c Ocean à la victoire dans cette prestigieuse course en 1987. Jusque-là, le jockey de feu Patrice Lagesse n’avait pas encore visité le box gagnant à Maurice et ses jours sont comptés au Champ-de-Mars. Mais, au prix d’une monte exceptionnelle, audacieuse surtout, Leslie Masters obtient une victoire d’anthologie, presqu’incroyable. Alors que la tenue de Pacific Ocean est douteuse, Leslie Masters démarre son offensive peu après le passage du but pour la première fois. Il progresse de la dernière à la première place en 300 mètres.

Le tour est joué et l’Australien savoure enfin une victoire sur le sol mauricien. Et quelle victoire !

Aucun turfi ste n’oubliera pas non plus les montes de Peter Barnett sur Lucinius en 1986 et celles de Glen Hatt sur Pinehurst, Ubusuku et Solar Symbol ou encore celle de Geroudis sur Captain’s Knock l’année dernière.

Le Maiden se perd également en une fraction de secondes.Benny Woodworth, au lieu de prendre la tête sur Tabascorez en 2007, opte pour la coursed’attente. Il se verra condamné à l’extérieur sur tout le parcours, ce qui lui coûte peut-être la victoire.Peter Moran sur Noble Salute en 1984 se livre inutilement à un coupe-gorge avec Baiser De Paix en descente et cet  effort, il le paie cash au but face à la remontée de Nippy Regen sous la selle de Walkinshaw.

Que nous réserve l’édition 2011 ? A première vue, l’écurie Gujadhur veut reconquérir la Coupe du Maiden qu’elle a perdue l’année dernière. L’armada de la casaque bleu électrique part à la reconquête du pouvoir. Ses représentants sont armés jusqu’aux dents. Acuppa, le choix du virevoltant Burke, ne se présente plus. C’est le lauréat du Supertote Golden Trophy. Son ascension au Champ-de-Mars est jusque-là phénoménale. Il a débuté dans des classes inférieures et en l’espace de quelques courses, il est aux portes de l’exploit. Acuppa est resplendissant de santé et son galop de mardi en témoigne. Seul hic, c’est sa première confrontation contre des adversaires chevronnés à poids égal. Sa tenue n’est guère un souci, son handicap l’est. Sans compter sa ligne extérieure.

Senor Versace, battu de peu en 2010, veut tenir sa revanche. Une revanche à sa portée en dépit du fait que sa  préparation avait été au départ perturbée en raison d’une chute à l’entraînement. Mais ce hongre gris, un stayer confirmé, mais jamais victorieux à Maurice, semble tout proche de quelque chose de grand. Sa forme à l’entraînement en dit long… Fera-t-il pleurer Burke cet après-midi pour l’avoir délaissé au profit d’Acuppa ? En tout cas, ce risque est bien réel. L’écurie Gujadhur, elle, se frotte les mains. Elle possède en ces deux chevaux deux soldats capables de lui ramener le prestigieux trophée. Le chemin de la victoire, c’est Solar Symbol, ce vieux routier, qui le leur montrera. Lui, c’est le vainqueur de l’édition 2009. Il avait battu Captain’s Knock.

Pour ce dernier, l’objectif est simple : retenir le trophée qui orne les vitrines de son entraîneur Ce « capitaine courage » place dans le Barbé. Sa santé fragile, mais aussi son manque de  compétition ne sont pas pour arranger les choses. Mais pas question de l’écarter du podium. De son côté, fort de ses 600 victoires sur le turf, Serge Henry est requinqué. Pourquoi pas un autre Maiden après les Pinehurst, Gwinganna et Shah’s Star ? Après tout, ça fait longtemps qu’il n’accompagne pas un vainqueur du Maiden au pesage. Avec Seattle Ice, les espoirs sont permis. La classe, la régularité, le handicap, le jockeyship et, à un degré moindre, la tenue lui ouvrent la voie de la victoire. Reste à maintenant à savoir s’il pourra en profiter.

Face à tous ces principaux prétendants, un lot d’outsiders tenteront de bouleverser la hiérarchie. Last Regal a été acheté pour briller dans le Ruban bleu, mais le cheval de Vincent Allet prend du temps pour trouver ses repères. A son meilleur niveau, il peut donner la réplique à n’importe qui. Mais valeur du jour, il a encore une marge de progression. Al’s Deputy a déçu dans le Supertote Golden Trophy. A Bernard Fay’herbe de nous montrer sa magie dans les grandes courses…La Foce, la monture de Holder, est un stayer confirmé. A-t-il suffi samment de classe ? Pas si sûr. Holder, lui, aurait bien voulu être associé à Seattle Ice, mais l’entourage de ce dernier lui préfère Glen Hatt. Une situation qui ne réjouit pas l’Australien et si c’est lui qui venait gâcher la fête de Seattle Ice ?

Ricky Maingard ambitionne, de son côté, de créer l’histoire en devenant le tout premier entraîneur à savourer un Maiden avec une… nouvelle unité ! Dans le passé, plusieurs, y compris feu Sir Gaëtan Duval, ont échoué dans cette tentative. Mais Ricky Maingard, fort de son expérience sud-africaine, refuse de jeter l’éponge. Le coup reste jouable, même s’il admet qu’une course dans les jambes aurait été mieux pour son alezan Rudi Rocks qui débute directement dans le Maiden. Réalisera-t-il un exploit retentissant ?

Autant de questions qui font que le Maiden 2011 est très attendu. Les ingrédients sont réunis pour une course de grandeenvergure. A 15h25 pour la suite des évènements…