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19 personnes tuées jeudi en Syrie, Washington menace

12 août 2011, 00:00

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19 personnes tuées jeudi en Syrie, Washington menace

Les forces syriennes ont tué au moins 19 personnes lors d''''opérations menées jeudi dans le nord et l''est du pays, près de la frontière libanaise et au coeur des régions tribales sunnites, pour réprimer toute manifestation hostile à Bachar al Assad.

La répression s''est accentuée depuis le début du mois de ramadan, début août, en dépit des menaces de nouvelles sanctions américaines et d''appels de la Turquie et des pays arabes à cesser les attaques.

L''opération la plus meurtrière a visé jeudi au petit matin la petite ville de Kousair, près de la frontière nord du Liban, où onze civils dont une femme et un bébé ont été tués, selon militants et défenseurs des droits de l''homme.

Kousair est située à quelques kilomètres de la grande ville de Homs, à 165 km au nord de Damas, où cinq personnes dont un garçonnet de neuf ans ont été tuées vendredi aux premières heures lors d''un raid sur le quartier résidentiel de Byada à la suite de manifestations.

Les prières nocturnes du ramadan, après la rupture du jeûne, sont l''occasion de rassemblements contre la famille Assad, issue de la minorité chiite alaouite, au pouvoir depuis 41 ans.

Dans l''Est, des soldats et des membres des renseignements militaires, soutenus par des chars et des véhicules blindés, ont multiplié les offensives contre Daïr az Zour. Quatre civils ont été tués lors de fouilles conduites maison par maison.
Une personne est également morte à Lattaquié, sur la côte.

CLINTON APPELLE À AGIR

Face à la poursuite de la répression, la secrétaire d''Etat américaine Hillary Clinton a souhaité jeudi que d''autres pays, en particulier les Européens et les Chinois, principaux acteurs dans le secteur énergétique syrien, s''associent aux Etats-Unis pour inciter Bachar al Assad à partir.

Liée à la famille au pouvoir, l''industrie pétrolière syrienne génère le gros des devises étrangères du pays.

Dans une interview accordée à l''émission Evening News de CBS, Hillary Clinton précise que l''administration Obama a été "très claire" dans ses déclarations concernant la perte de légitimité du chef de l''Etat syrien.

La Maison blanche n''a toutefois toujours pas appelé Assad à la démission. "Il est important que ce ne soit pas seulement la voix de l''Amérique. Et nous voulons nous assurer que d''autres voix se font entendre de par le monde", a expliqué Clinton.
Turquie, Arabie saoudite et Egypte ont appelé Assad à faire cesser la violence.

Le président américain Barack Obama s''est entretenu jeudi avec le Premier ministre turc Tayyip Erdogan et les deux dirigeants sont d''accord pour appuyer les demandes des manifestants en faveur d''une démocratisation du pays, a déclaré la Maison blanche.

VISITE À HAMA

Les médias indépendants sont interdits d''accès en Syrie depuis le début du soulèvement il y a cinq mois.

Les autorités ont conduit jeudi un groupe de journalistes turcs autour de la ville de Hama, cible d''une offensive militaire d''une semaine qui s''est achevée le week-end dernier.

Les rues y étaient désertes, des vitres brisées et la plupart des magasins étaient fermés.

Au lendemain de l''annonce du retrait de l''armée de la ville, à la suite d''une répression dans laquelle ont péri des dizaines de civils selon les militants, les forces syriennes contrôlaient étroitement les rues.

Plusieurs habitants, dont les commentaires étaient traduits aux reporters turcs par des officiels syriens, ont déclaré que l''armée avait pénétré dans la ville pour lutter contre des groupes armés qui avaient bloqué les routes et incendié des bâtiments publics.

Mais un jeune homme, le visage masqué, a délivré un tout autre message. "Regardez, nous n''avons pas d''armes et ils nous attaquent avec des chars et des avions. Je dis au président Assad que même si ce sera difficile, nous le chasserons du pouvoir."

L''Observatoire syrien pour les droits de l''homme a annoncé l''arrestation du militant des droits de l''homme Abdelkarim Rihaoui dans un café de Damas.

Les Comités de coordination locale, qui rassemblent des opposants, ont déclaré que neuf détenus avaient succombé à des actes de torture au cours des dix derniers jours à Damas, Homs, Deraa et les faubourgs de la capitale.

Malgré la poursuite de la répression, la Russie et la Chine, soutenues par l''Inde, le Brésil et l''Afrique du Sud, se sont opposées mercredi soir au Conseil de sécurité des Nations unies à l''idée de nouvelles sanctions contre la Syrie.

Lors d''une réunion à huis clos consacrée à l''examen de la réponse syrienne à sa déclaration du 3 août appelant à la "fin immédiate de toute violence", le secrétaire général adjoint de l''Onu aux affaires politiques, Oscar Fernandez-Taranco, a déclaré que près de 2.000 civils avaient péri depuis mars, 188 depuis le 31 juillet et 87 dans la seule journée du 8 août.

(Source : Reuters)