L’année prochaine promet d’être une «belle» année pour Barlen Pyamootoo. L’écrivain a prévu de sortir son quatrième roman pour la grande rentrée littéraire (française) de 2013 et de fêter ses cinq ans d’éditeur et d’animateur au sein de l’Atelier d’écriture.

Il plie bagages ce vendredi 7 septembre… Barlen Pyamootoo quitte Maurice pour six mois, direction les Etats-Unis. Il y a été invité par l’ambassade américaine pour participer à l’IOWA International Writing Program (IWP). «Je me sépare des écrivains, de l’atelier d’écriture, de mes amis et des requêtes pour parcourir des manuscrits… J’ai du travail à rattraper sur mes écrits», nous confiait-il de sa voix posée, mercredi.

C’est chez lui, à Trou-d’Eau-Douce, que l’écrivain nous a reçus. Confortablement assis dans son fauteuil, Barlen Pyamootoo explique que ce voyage aux Etats-Unis arrive à point nommé, car il devrait lui donner le temps de remettre la main à sa dernière oeuvre littéraire, laissée en suspens depuis 2005. Son but, terminer le livre à temps pour la grande rentrée littéraire française, en septembre 2013.

«Ce qu’il me faut, c’est être très discipliné. Je passerais à côté de beaucoup de choses et de mon art si je ne revenais pas avec le roman terminé. » Ce dernier, débuté en 2002, avait été abandonné en 2005 après la «mort subite et cruelle» de sa mère. A sa place, un roman dédié à cette dernière et intitulé Salogi est paru en 2008.

Barlen Pyamootoo compte d’ailleurs retracer la conception de ce nouveau roman dans une sorte de journal, qu’il écrira en parallèle de son oeuvre principale. L’écrivain espère envoyer la première version de son roman à la fin de décembre à son éditeur, Les Editions de L’Olivier. La version finale devrait, elle, être envoyée vers mars ou avril prochain.

D’autre part, l’IWP, une résidence d’écriture de dix semaines où les 14 participants sont appelés à travailler sur leurs propres écrits, à donner des conférences et d’interagir avec le public, représente une opportunité unique pour Barlen Pyamootoo. «Je suis invité, on me nourrira, me logera et me fera voyager. Je ferais des conférences et je présenterais mes livres. Je vais être à la Nouvelle Orléans, Chicago, New York et Washington. Et, le reste du temps, je pourrais rester dans mon logement pour créer. Pour ça, le mieux c’est de m’asseoir et d’écrire, et, de temps en temps, de marcher un peu.» L’auteur aura ainsi l’occasion d’interagir avec l’audience américaine, les communautés littéraires, les autres auteurs de cette résidence et établir des contacts avec «the larger US publishing scene».

Après les presque trois mois de ce programme, Barlen Pyamootoo prolongera sa résidence littéraire à Pittsburg, de mi-novembre à mi-février, toujours à la demande de l’IWP. « J’ai hâte de me retrouver dans ce monde d’idées», confie l’auteur.

A son retour, à la mi-février, Barlen Pyamootoo reprendra ses ateliers. Six livres devraient d’ailleurs être publiés entre avril et juin prochain, dit-il. Ces ouvrages  s’ajouteront aux 24 livres déjà publiés dans la collection de l’atelier d’écriture, outre Les oeuvres complètes de Raymonde de Kervern et les essais critiques.

Une production abondante, fruit de cinq années d’ateliers d’écritures. Ces derniers ont débuté un 15 novembre 2008, à l’ancien Centre Culturel Français Charles Baudelaire, et se poursuivent aujourd’hui à l’IFM. Les trois premières années, explique Barlen Pyamootoo, ont été les années de l’expérimentation, suivies de celles de l’expérience. «Il y a de belles choses à venir», promet-il. «Je suis un vieux Peau-Rouge qui ne marchera jamais dans une file indienne.»

Joanna SEENAYEN