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Lajwantee Mishra : Une force discrète

9 avril 2014, 14:29

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Lajwantee Mishra : Une force discrète

La sous-traitance n’a plus de secret pour la directrice de Leo Int’l Ltée, spécialisée dans la production de pantalons. Mais avant de s’aventurer dans ce créneau, elle n’a pas hésité à prendre de l’emploi dans une usine pour apprendre le b.a.-ba du métier.

 

Elle officie dans les coulisses de la production de grandes marques de vêtements. Lajwantee Mishra est à la barre de Leo Int’l Ltée, qui fabrique des pantalons pour Tommy Hilfiger, Guess, Calvin Klein et Woolworth. Cette femme d’une humilité remarquable s’est lancée dans la sous-traitance et en a fait une réussite, au point de l’imposer comme le business model à suivre. Pleins feux sur son parcours.

 

À peine le School Certificate (SC) en poche, Lajwantee quittera les bancs de l’école. Mais passionnée de langue hindi, elle se spécialisera dans cette filière pendant deux ou trois années. Et ce ne sera pas en vain. Le destin est en effet au rendez-vous : «En 1987, je me suis mariée à un expatrié de la Grande péninsule qui était sous contrat pour une usine textile, Apparel Export», nous raconte notre interlocutrice. Celui-ci, un patronnier de talent, chérira avec sa nouvelle épouse de grandes ambitions. S’appuyant sur son expérience dans le secteur textile, le couple cherchera donc à lancer son propre business.

 

Ce n’est alors pas une mince affaire. «Je n’avais aucune notion de couture et pour mon apprentissage, j’ai dû prendre emploi pendant quelque temps dans une usine manufacturière pour apprendre le b.a.-ba du métier», dit-elle. La persévérance va toutefois payer. En 1991, leur petite entreprise voit le jour sous l’enseigne Sun Garment. «Nous avons loué un local et une dizaine de machines pour lancer nos opérations», raconte-t-elle.

 

Il n’était pas question de se cantonner à un petit atelier. Des économies annuelles vont donc servir à financer leur propre parc de machines. 1994 : Lajwantee et Ravimani Mishra ferment Sun Garment, pour incorporer une usine EPZ (Export Processing Zone), dont Leo Int’l Ltée.

 

«Nos débuts dans les grandes eaux n’ont pas été sans efforts. Nous avons travaillé dur pour obtenir des commandes de sous-traitance auprès des grandes enseignes del’île, dont Firemount Textiles et trois autres compagnies»,nous dit Lajwantee Mishra.

 

Mais il n’a jamais été question de baisser les bras. Cette femme d’affaires a su s’ajuster à l’évolution, passant de la fabrication de t-shirts basiques à la confection de pantalons, qui sont des produits à valeur ajoutée. Son usine de sous-traitance connaît une expansion fulgurante. Leo Int’l Ltée passe en quelques années de 25 à 175 employés, dont 119 expatriés du Bangladesh et de l’Inde. Et ce couple, qui croit que la pierre reste une valeur refuge, a déjà investi dans un dortoir pour héberger ses travailleurs étrangers. Projet au coût de Rs 8 millions.

 

Il est très important à leurs yeux de consolider leurs actifs. La location à la longue pèse trop lourd sur la trésorerie. Un autre grand bâtiment sera bientôt érigé pour venir abriter une usine et un bureau administratif. Le terrain est acquis et quelque Rs 15 millions seront injectées dans ce projet de taille. «Nousavons actuellement quelques détails à régler avec le District Council, ce qui retarde le permis de développement. Mais nous espérons que ce sera vite résolu pour mettre sur pied ce grand développement dans la région de Caroline», explique-t-elle.

 

Son usine de sous-traitance tourne actuellement à plein régime. Et l’avenir, Lajwantee Mishra le voit très prometteur. D’autant plus que sa relève est assurée. Cette mère a pris soin d’investir dans l’éducation de ses deux enfants, à savoir sa fille, Yatchna qui entame son Masters, et son fils Ashvinee, qui, lui, termine cette année un Bachelor en management.

 

Celui-ci reprendra le flambeau du business familial. Mais pour ce faire, Lajwantee Mishra veut absolument changer son mode de travail. «Pourquoi pas, éventuellement,aller à la conquête de nos propres clients, au lieu de passer par des donneurs d’ordres au niveau local ?», suggère-t-elle. Un pari sur l’avenir…