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L'Ukraine menace de lancer l'armée contre les pro-russes
14 avril 2014, 19:01
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L'Ukraine menace de lancer l'armée contre les pro-russes
Olexander Tourtchinov a parallèlement effectué un geste de conciliation en n'excluant pas un référendum national sur l'organisation institutionnelle de l'Ukraine, ce qui répond en partie aux revendications de certains habitants de l'est russophone du pays, désireux de disposer d'une plus grande autonomie.
Face aux menaces du président par intérim, le chef des séparatistes dans la ville de Slaviansk a lancé un appel à l'aide à Vladimir Poutine au nom d'une "république populaire de Donetsk".
Le président russe est très inquiet au sujet de la situation en Ukraine, a par la suite fait savoir le Kremlin.
"Malheureusement, il y a une grande quantité d'appels de ce type en provenance des régions de l'est de l'Ukraine adressées directement à Poutine pour qu'il intervienne de telle ou telle manière", a déclaré son porte-parole, Dmitri Peskov. "Le président observe les développements dans l'est de l'Ukraine avec grande inquiétude."
Une centaine d'activistes ont attaqué le siège de la police à Horlivka, ville de 300.000 habitants de l'est de l'Ukraine, a déclaré un témoin à Reuters. La télévision ukrainienne a diffusé des images des services ambulanciers prodiguant des soins à des personnes apparemment blessées dans cette action.
Au total, les séparatistes pro-russes se sont emparés de bâtiments officiels et d'installations des services de sécurité dans dix villes.
Après la mort d'un agent de la sécurité d'Etat et les blessures subies par deux de ses collègues près de Slaviansk, Olexander Tourtchinov a prévenu les rebelles qu'une opération "antiterroriste" impliquant l'armée serait lancée s'ils ne déposaient pas les armes. Il a aussi promis que la région orientale du Donbass serait "bientôt stabilisée".
Les autorités ukrainiennes avaient donné jusqu'à 09h00 (06h00 GMT) aux militants pro-russes en armes pour qu'ils quittent les deux bâtiments qu'ils ont pris d'assaut samedi à Slaviansk, ville d'environ 120.000 habitants à 150 km de la frontière russe. L'ultimatum a expiré sans que les occupants obéissent à l'injonction, a constaté un journaliste de Reuters.
Le drapeau russe flotte toujours sur le QG de la police de Slaviansk et des hommes cagoulés continuent d'occuper les barricades de sacs de sable devant le bâtiment. Un camion a fait son apparition, apportant des pneus à entasser au sommet de la barricade pour la renforcer.
COSAQUES
Devant le siège du conseil municipal se tenaient une douzaine d'hommes armés en tenue de camouflage et le visage parfois masqué par une cagoule noire. L'un d'eux portait un drapeau russe.
Ces hommes se présentent comme des cosaques mais ne précisent pas d'où. L'un d'eux a déclaré à Reuters : "Les frontières entre l'Ukraine, la Russie et la Biélorussie sont artificielles et nous sommes ici pour les effacer."
La mobilisation de l'armée, évoquée par Olexander Tourtchinov, constituerait un fait nouveau en près de cinq mois d'agitation politique en Ukraine. Elle pourrait traduire une méfiance à l'égard des 30.000 agents du ministère de l'Intérieur, soupçonnés de loyauté à l'égard de l'ancien pouvoir pro-russe représenté par l'ex-président Viktor Ianoukovitch.
Comme plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, Olexander Tourtchinov accuse la Russie de provoquer en sous-main les troubles dans l'est de l'Ukraine sur le modèle du scénario ayant conduit à son annexion de la Crimée à la suite de la destitution en février de Viktor Ianoukovitch.
A son tour, l'Allemagne a évoqué lundi les "nombreux signes indiquant que les groupes armés dans l'est de l'Ukraine sont soutenus de Russie". "Si vous observez l'apparence, l'uniforme et les armes de certains de ces groupes, il peut difficilement s'agir de civils ayant spontanément constitué des groupes d'autodéfense", a dit Christiane Wirtz, porte-parole du gouvernement allemand.
Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel a jugé que "la Russie est visiblement prête à permettre à ses chars de franchir les frontières européennes".
Lors d'une conférence de presse au siège de l'administration municipale de Slaviansk, un chef séparatiste pro-russe disant s'exprimer au nom d'une "république populaire de Donetsk" a appelé Vladimir Poutine à "personnellement diriger votre attention sur les événements en cours et à nous aider autant que vous le pouvez".
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé qu'une partition de l'Ukraine n'était pas dans l'intérêt de Moscou mais que les habitants de l'est du pays devaient être impliqués dans la rédaction d'une nouvelle Constitution.
Olexander Tourtchinov a dit qu'il n'était "pas contre" un référendum national sur l'organisation du pays et qu'une telle consultation, susceptible d'avoir lieu en même temps que le scrutin présidentiel du 25 mai, confirmerait la volonté d'une majorité d'Ukrainiens de disposer d'un pays uni et indépendant.
Les séparatistes pro-russes réclament un tel référendum, mais seulement dans l'est du pays.
Réunis à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont réfléchi à d'éventuelles sanctions supplémentaires contre des responsables russes.
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