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La plus grande usine de cigarettes de France proche de fermer
14 avril 2014, 19:03
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La plus grande usine de cigarettes de France proche de fermer
Le groupe britannique, propriétaire de l'usine depuis 2008 - lorsqu'il a racheté Altadis, issu de la fusion entre la Seita et l'espagnol Tabacalera -, envisage également de fermer l'un de ses deux centres de recherche et développement en France, à Bergerac, en Dordogne. Une trentaine d'emplois sont menacés.
Le site de Carquefou, près de Nantes, produit chaque année 12.000 tonnes de cigarettes commercialisées sous une trentaine de marques (Gauloises, JPS, News, Fortuna...).
Le projet de fermeture entre dans le cadre d'un plan d'économies de 385 millions d'euros d'ici 2018 pour Imperial Tobacco, selon Le Figaro.
"On observe une baisse des volumes en France, due à l'augmentation des prix, au durcissement réglementaire et à la cigarette électronique", convient Michel Laboureur, secrétaire CGT du comité d'entreprise de l'usine.
"Mais on pourrait largement la compenser avec l'export, si l’activité était mieux répartie entre les sites. Au niveau mondial, la consommation de tabac augmente."
La direction s'est refusée à tout commentaire lundi, renvoyant au comité central d'entreprise (CCE) de mardi.
Environ 35% des cigarettes produites à Carquefou sont destinées au marché français. Le reste est exporté, notamment en Allemagne ou vers les pays du Moyen-Orient (Irak, Iran, Syrie).
SYMBOLE
"Notre usine est parfaitement rentable. Sur huit usines en Europe, nous sommes au troisième ou quatrième rang en termes de coûts de production", affirme Michel Laboureur.
"De toutes façons, l'usine de Riom (Puy-de-Dôme) est elle aussi condamnée dans les années à venir. Tous les deux, trois ans, Imperial Tobacco ferme un site. Il n'y a pas de stratégie, c'est juste pour en donner toujours plus aux actionnaires."
Après son rachat en 2008 par le groupe britannique, l'ex-Seita, qui disposait du monopole de la vente de tabac en France jusqu'en 1976 et n'a été privatisée qu'en 1995, avait déjà fermé la dernière fabrique française de cigares à Strasbourg, ainsi qu'une usine à Metz, entraînant au total 1.068 suppressions d'emplois.
Une fois le site de Carquefou fermé, Imperial Tobacco n'aurait plus, en France, que l'usine de Riom, où travaillent 224 personnes, ainsi qu'une petite filiale en Corse, une plate-forme logistique au Havre (Seine-Maritime) et un centre de recherche et développement près d'Orléans (Loiret). Les deux derniers emploient chacun une centaine de personnes.
La possible fermeture de ces usines de cigarettes reviendrait, selon le délégué CGT, à faire disparaître un "symbole" français, au moment où Imperial Tobacco s'apprête à lancer la "Gauloise Génération", une cigarette fabriquée à Riom, pour reconquérir des parts de marché dans l’Hexagone.
"Ils avaient ressorti le nom 'Seita', pour faire plus français", relève Michel Laboureur. "Et aujourd’hui, ils sont en train de détruire nos usines, pour se faire toujours plus de fric... C'est d'une ironie terrible."
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