À la tête d’un atelier de haute couture, la jeune designer se lance à la conquête du marché bordelais, avec une collection de «corporate wear». Le 1^er mai, sa ligne de prêt-à-porter sera sur le marché local.

Si les vignerons bordelais ont su gagner le coeur du Mauricien avec du bon vin, c’est au tour d’Anaïs Lionnet d’aller à la conquête de Bordeaux. La jeune designer, qui n’a pas fini de surprendre, lancera bientôt, avec le soutien d’un partenaire français, sa première collection de Corporate Wear en boutique spécialisée à Bordeaux. «Nous travaillons actuellement sur cette collection», explique la jeune entrepreneuse.

Elle n’en est toutefois pas à sa première tentative de faire une percée sur le marché français. Pour gagner en notoriété, sa griffe locale Lionnet et Fauzou avait été lancée, il y a un an, sur la scène parisienne – avec plus de 200 invités au rendez-vous, dont des fournisseurs et distributeurs de la haute couture. Elle y avait présenté toute une collection de vêtements haute couture inspirée des tableaux de Vaco Baissac. «Si nous voulons réussir, il faut être capable de marquer le coup», fait ressortir la jeune designer.

«Nous avons aussi habillé Miss UK il y a deux ans, lors de son passage à Maurice pour le Shopping Fiesta. Robe que Miss UK a également portée pour le Designers Award à Ordos en Chine», nous rappelle l’interlocutrice.

Cette fonceuse, avec de l’énergie à revendre, n’a que 24 ans. Et dans sa tête les projets bouillonnent. Outre le grand pas vers Bordeaux, Anaïs Lionnet annonce également le lancement prochain de sa toute première ligne de prêt-à-porter pour le marché local.

Emplacement stratégique

«Étant axés sur la haute couture, nous avons privilégié jusqu’ici du sur-mesure. Mais avec la demande constante de notre clientèle, nous lancerons à partir du 1er mai une collection de prêt-à-porter qui sera uniquement en vente à la boutique Design Avenue, gérée par Marie Laure Harel», nous confie-t-elle.

Son ambition est de pouvoir un jour exposer cette nouvelle ligne de prêt-à-porter dans sa propre boutique. Mais pas de précipitation, un pas à la fois, relativise-t-elle. Gérer sa propre boutique demande une injection financière non négligeable et un emplacement stratégique pour recréer l’ambiance haut de gamme.

Cependant, ceux qui connaissent la jeune femme disent qu’elle n’a pas froid aux yeux, et que ce projet de boutique ne tardera pas à éclore. La haute couture a sa place à Maurice, insiste cette jeune entrepreneuse. Et d’expliquer qu’elle poursuivra donc son combat pour que plus de moyens soient offerts aux jeunes stylistes mauriciens.

«Une industrie du haut de gamme est non seulement mon rêve personnel, c’est aussi l’aspiration de nombreux jeunes talents. Il suffit que les autorités locales aient foi en nous tous et nous apportent l’encadrement nécessaire pour la transformation du secteur textile», nous ditAnaïs Lionnet.

Cette jeune femme a cru en l’entrepreneuriat. Au lieu de se battre pour un passeport académique, elle a choisi de faire revivre une entreprise familiale, en apportant une vision plus moderne à ce qu’offrait l’atelier de sa mère des années auparavant. Elle a su donner ce coup de neuf à ce métier et incorporer une nouvelle société.

Ses doigts de fée sont un talent transmis de mère en fille. Mais Anaïs continue d’aiguiser ses compétences en s’appuyant sur le savoir faire de Véronique Lionnet, sa mère, qui a une expérience pointue en couture «Je lui dois ma réussite et ellecontinue de me soutenir pourréaliser mes rêves les plus fous», affirme-t-elle.

Les résultats parlent d’eux-mêmes. Lionnet et Fauzou représente une capacité de production de plus de 1 000 pièces par mois. Outre la haute couture, l’enseigne a diversifié ses activités de manière à tourner à plein régime.

Si pour le moment l’entreprise qui est située à Beau-bassin reste surtout bien fréquentée pour le chic & glamour et les robes de mariée… Le corporate wear est un autre marché qui affiche une courbe ascendante. Il reste à souhaiter que la jeune designer atteigne très vite ses objectifs.