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Noé, Les aventuriers de l’Arche
RÉSUMÉ
Russell Crowe est Noé, un homme promis à un destin exceptionnel alors qu’un déluge apocalyptique va détruire le monde. La fin du monde… n’est que le commencement.
LA NOTE : 8/10
Dans Noé, Aronofsky transpose la légende biblique et retrace les grandes étapes du Déluge. Disons-le d’emblée : que le film soit fidèle ou non à la Bible importe peu. Ce qui est frappant en revanche, c’est la volonté du cinéaste d’aborder de front le rapport au sacré, en ancrant son film dans un monde où règne l’anarchie et où la colère de Dieu va puissamment résonner.
De ce point de vue, l’argument même de l’épisode fondateur est pris très au sérieux par Aronofsky, qui représente sans ambage un Dieu vengeur et une humanité déchue au point d’être sacrifiée. C’est là, sans doute, que réside tout à la fois l’audace de Noé et son manque de justesse à certains endroits.
Pour ancrer son film au cœur de la Genèse, Aronofsky recourt abondamment aux grandes scènes, donnant à voir un monde dévasté, proche du chaos, auquel Dieu seul peut redonner vie. Dès les premières séquences, les paysages désertiques et rocheux contribuent à créer une atmosphère propice aux grands conflits métaphysiques ; le cinéaste fait montre d’inventivité et d’un talent certain lorsqu’il s’agit de filmer ces grands espaces (images accélérées pour suggérer le passage du temps, jeux d’ombres et de lumière, etc.).
Cette inventivité se retrouve dans la manière dont sont dépeints les anges déchus, à la fois inquiétants et majestueux. Le film fait ainsi d’emblée place à la fable, au merveilleux et à la magie, ce qui lui réussit plutôt bien, certaines séquences rappelant de façon très nette l’univers de l’heroic fantasy. Aronofsky s’en sort bien lorsqu’il s’agit de suggérer la présence du Créateur au moyen de divers jeux de lumière (ou par les songes prophétiques) ; mais à d’autres moments, le film semble artificiel, comme lors de la construction de l’arche, qui a quelque chose de «carton-pâte» au regard des moyens techniques (assez rudimentaires) dont disposent Noé et sa famille pour la bâtir. Le film oscille ainsi, pendant plus de deux heures, entre de belles séquences et des moments ratés où l’artifice reprend ses droits sur le mystère.
Ce qu’Aronofsky réussit le mieux, c’est le retravail de l’épisode biblique qui devient, sous sa caméra, un ample récit épique, dont la fin est attendue mais qui ménage une progression, de la surprise, du suspense, bref une intensité dramatique indéniable, qui rend le film prenant. Les rivalités de pouvoir trouvent ainsi leur expression dans de puissants conflits dont le manichéisme est assumé, mais dont le déroulement est grandiose.
Noé lui-même apparaît dans l’arche comme un homme excessivement pieux, au point d’être tyrannique et aveugle. Le voyage dans l’arche est peut-être, de ce point de vue, le moment le plus réussi du film, le réalisateur exploitant avec brio le potentiel dramaturgique du huis clos en filmant de près la solitude de ces élus condamnés à l’errance, portant en eux la mémoire des morts que le Déluge a engendrées.
À voir pour les fans de bons films.
La bande-annonce du film >
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Noah
Genre : Fantastique, péplum, aventure
Durée : 2 h 18
De : Darren Aronofsky
Avec : Russell Crowe, Jennifer Connelly, Emma Watson
Salles : Star La Croisette, Bagatelle, Caudan
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