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Un village intégré à Tamarin: la grande vision des Jhuboo
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Un village intégré à Tamarin: la grande vision des Jhuboo
«Dans le commerce, il y a trois choses primordiales : l’emplacement, l’emplacement, et l’emplacement», affirme Kian Jhuboo. Et, selon le directeur de la compagnie Trimetys, il n’y a pas meilleur emplacement à Maurice pour lancer un projet immobilier de grande envergure que les terres de sa famille, situées à l’entrée du village de Tamarin.
Ce terrain de 100 arpents a été le théâtre de plusieurs développements ces dix dernières années. Tous ont été réalisés par la Société Jhuboo et Cie de Bika Jhuboo et Trimetys, compagnie dirigée par ses trois fils. L’école Paul et Virginie, le centre commercial de la Place Cap Tamarin et le centre sportif de Riverland en font partie. Mais ces infrastructures ne sont que les composants d’un projet beaucoup plus vaste.
L’objectif des Jubhoo est en effet de créer un nouveau quartier, en «déplaçant le centre-ville de Tamarin» de l’autre côté du pont, indique Kian Jhuboo. «Ces terres appartiennent à notre famille depuis que ma grand-mère les a achetées dans les années 40, explique ce dernier. Mes frères et moi avons grandi ici. Au fil des ans, Tamarin et Rivière-Noire sont devenues une seule ville. Beaucoup de développements ont été réalisés, parfois de manière un peu irréfléchie.»
A travers ce projet, les frères Jhuboo veulent «recréer la qualité de vie que nous avions lorsque nous étions gamins. On montait à bicyclette, on vadrouillait, on allait à la plage pour surfer», explique le cadet de la famille. Ils comptent y arriver en créant la première zone urbaine complètement intégrée du pays. Résidences, commerces, espaces verts, infrastructures sportives et de loisirs ainsi que des bâtiments administratifs devraient s’y côtoyer si les Jhuboo parviennent à mener à bien leurs ambitions. «A terme, confie Kian Jhuboo, la zone résidentielle devrait compter 1 000 logements, donc environ 3 à 4 000 habitants.»
Tout miser sur la qualité de vie
Selon les dires de notre interlocuteur, le nouveau quartier, qui devrait être baptisée «Cap Tamarin», sera un véritable havre de paix. Des rues piétonnes et cyclables permettront aux résidents «de se rendre en cinq minutes à la plage, au supermarché, au sport ou au bord de la rivière. Je ne vois pas d’autres endroits semblables à Maurice», s’exclame le directeur de Trimetys. «Le centre commercial sera un véritable lieu de vie et de rencontres, continue-t-il. Nous voulons qu’il devienne un vrai centre-ville, avec des restos, des bars, des fleuristes, des agences de voyages…»
Un pôle commercial pour voitures est également envisagé. Les travaux de construction d’une station service du côté nord du terrain ont été lancés, et certains concessionnaires automobiles ont déjà manifesté leur intérêt pour les terrains avoisinants auprès des trois frères, confie Kian Jhuboo. Un centre de bien-être est aussi à l’étude, ainsi qu’une maison de retraite, une marina et bien d’autres services. Le centre de sport de Riverland sera quant à lui relocalisé du côté Est des terres familiales, ce qui devrait coûter environ Rs 75 millions aux promoteurs.
La prochaine étape de ce vaste plan est de modifier le tracé de la route située entre le pont de Tamarin et le rond point à proximité du supermarché Shoprite. Une demande EIA a été formulée au ministère de l’Environnement, et les travaux devraient démarrer avant la fin de l’année. La nouvelle route passera à l’intérieur des terres et sera dotée d’un nouveau rond-point, comme on peut le voir sur le plan ci-dessous. La route actuelle traversant la future zone résidentielle de Cap Tamarin, les Jhuboo ont opté pour cette solution. Les coûts avoisineraient les Rs 250 millions, estime Kian Jhuboo, en incluant le prix des infrastructures, drains, lampadaires, trottoirs, espaces verts et pistes cyclables.
Le plan de Cap Tamarin tel qu’imaginé par les frères Jhuboo. En rouge, le tracé de l’ancienne route nationale, et en vert la future route.
A Tamarin, ce nouvel axe routier ne fait pas l’unanimité. Un habitant a ainsi confié à lexpress.mu ses craintes à ce sujet. «Ce nouveau tracé me semble beaucoup plus long que la route actuelle. J’ai peur qu’il ne cause plus de trafic à cause du rond point qui sera ajouté», soulève-t-il. « Au contraire, répond Kian Jhuboo, la nouvelle route fluidifiera le trafic, et sera réaxée sur le pont. De plus, l’accès à l’école Paul et Virginie sera facilité.» Selon ce dernier, les automobilistes pourront toujours suivre la route actuelle pour rejoindre le pont, mais emprunter cette nouvelle voie sera beaucoup plus aisé.
Les frères Jhuboo ne veulent pas que leur projet ressemble à ce qui ce fait actuellement à Maurice dans le secteur des zones résidentielles de luxe. C’est pour cette raison qu’il n’y aura «ni mur d’enceinte, ni portail», souligne Kian Jhuboo. «Nous voulons que le projet soit intégré au village de Tamarin, qu’il y fasse partie intégrante. Nous ne voulons pas en faire un ghetto.» Dans cette optique, deux passerelles flottantes seront érigées sur les berges de la rivière, et permettront aux habitants qui résident de part et d’autre de rejoindre rapidement l’autre rive à pieds ou à vélo.
Les Jhuboo ne craignent pas la crise
Quid de la sécurité ? Un excellent éclairage couplé à des caméras de surveillance et un entretien méticuleux des espaces verts suffira à assurer un sommeil paisible aux résidents, assure le directeur de Trimetys. «Certains projets RES et IRS existants sont comme des îlots de luxe au milieu des champs. Ce ne sera pas le cas de Cap Tamarin», soutient-il, en ajoutant que ses frères et lui envisagent aussi la construction d’une station de police sur la zone.
Si le cahier des charges du futur morcellement sera strict, les promoteurs ne veulent pas en faire un quartier où les bâtiments seront tous identiques. «Quand on a la chance de pouvoir planifier, il ne faut pas trop uniformiser. Il faut une certaine diversité, il faut que ça vive», lance Kian Jhuboo. Parmi les conditions imposées aux acheteurs figure l’obligation d’installer des minis stations d’épuration sur leurs parcelles. Les fosses sceptiques habituellement utilisées à Maurice favoriseraient en effet l’infiltration des eaux usées dans le sol et dans la rivière, affirme le jeune directeur.
Il précise que des lots de différentes tailles seront proposés aux éventuels acquéreurs. Il y aura des villas dans un parc résidentiel du côté de la rivière, mais aussi des résidences plus urbaines, des appartements, des penthouses et des logements de superficies variées. Des familles aux portefeuilles plus ou moins garnis devraient donc pouvoir y trouver leur bonheur. Si notre interlocuteur rechigne à parler prix, il confirme que le coin sera tout de même réservé à une classe huppée.
La crise qui touche actuellement le secteur immobilier ne semble pas faire peur aux frères Jhuboo. Ils estiment qu’un projet aussi bien planifié et avec autant d’atouts que Cap Tamarin ne peut qu’intéresser. «La crise a épuré. Il y a eu ces dernières un boom de projets, surtout des RES, mais les gens ne sont pas fous, soutient Kian Jhuboo. Certaines personnes ont installé des piscines et mis des ardoises sur les toits des maisons en pensant qu’ils pourraient les vendre à un prix exorbitant, mais ça ne marche pas comme ça. Les gens sont à la recherche de qualité à un prix correct. Il y a toujours énormément de demandes pour les projets cohérents et bien pensés.»
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