Publicité
Saleem Taleb: adjoint au maire en France
Par
Partager cet article
Saleem Taleb: adjoint au maire en France
«Si je suis candidat, c’est pour gagner et, en cas de victoire, je voudrais être au moins adjoint au maire.»C’était sous cette condition que Saleem Taleb a accepté de soumettre sa candidature aux élections municipales françaises en mars dernier, après avoir été approché par une connaissance qui lui proposait de s’engager politiquement. Son souhait a été exhaussé le 27 mars dernier.
Mais les choses n’ont pas été aussi simples qu’elles ne paraissent. Saleem Taleb et ses colistiers ont eu fort à faire pour déloger l’ancien maire et ses conseillers, qui occupaient la municipalité depuis les 13 dernières années. De plus, le Mauricien était le seul français d’origine étrangère parmi les 20 candidats de son équipe.
Loin de se décourager, il s’est chargé de la communication de l’équipe, créant un site web, www.wittisheim2014.fr ainsi qu’une page de soutien sur Facebook. «J’ai aussi demandé à un étudiant en Design à Strasbourg, d’origine mauricienne également, de réaliser les caricatures de nous, les candidats. Et cette originalité a un succès que nous avions pas escompté», raconte-il.
Elu lors du premier tour, le 23 mars, Saleem Taleb a été sacré quatre jours plus tard adjoint au maire. Il est également chargé de la communication, du développement économique, du tourisme et de la culture de la commune. «Je suis honoré par cette fonction. Il y a un devoir de service, un sentiment d’être utile. L’administration française est un véritable labyrinthe, mais c’est très intéressant. Cela fait quand même bizarre des fois de faire respecter la loi française à des français de souche», confie le nouveau maire adjoint.
Un travailleur acharné
C’est en 1982, alors qu’il est employé à la State Bank of Mauritius, que Saleem Taleb met cap sur l’Hexagone pour des études. «Dans un premier temps, j’effectue ma première année à Bordeaux pour terminer ensuite par une Licence en Langues et action commerciale internationale à Strasbourg», raconte-il. A l’époque, poursuit le Mauricien, il comptait retourner travailler à Maurice après trois années d’études. Il remet donc le cap vers son île natale en compagnie de sa femme, Annie. Le couple s’installe à Quatres-Bornes. Saleem retrouve son travail de banquier à Rose-Hill, tandis que sa femme enseigne au Lycée Labourdonnais. Deux ans plus tard, ils décident de repartir en France et de s’y installer pour de bon. Ils posent leurs valises à Wittisheim.
Saleem Taleb choisit cette localité «en raison des perspectives d’évolution pour ma vie professionnelle à la banque. Quelques mois après notre retour en France, j’ai été embauché par un grand concessionnaire automobile.» En parallèle, il effectue des traductions pour le tribunal le soir avec l’aide de sa femme. «Ceci nous a permis, selon les mois, de multiplier par deux nos revenus», confie-t-il.
Il passe quelques années à travailler pour une entreprise de Strasbourg au poste de directeur administratif et financier avant de se lancer, en 1996, dans sa propre aventure en créant son entreprise. «On m’a toujours dit que créer une entreprise en France, est très dur et risqué. Les difficultés étaient là mais il fallait les surpasser», déclare ce travailleur acharne. L’entreprise prospère, et emploie actuellement vingt-huit salariés.
Une place au soleil
Ce bosseur est également très engagé dans le domaine social. Successivement président de l’association des parents d’élèves du collège local et membre du conseil d’administration du collège et du lycée de la région, c’est tout naturellement qu’il s’est tourné vers la politique.
Malgré le succès, Saleem Taleb n’a jamais oublié d’où il vient. Catapulté dans le monde du travail immédiatement après son Higher School Certificate, en 1979, cet ancien étudiant du collège Islamic a travaillé dur pour se faire une place au soleil. Il a trimé pendant deux mois dans une compagnie d’assurances avant de trouver de l’emploi à la State Bank.
«A l’époque, je touchais un salaire de Rs 936. J’avais comme collègue de travail Jairaj Sonoo, l’actuel Chief Executive Officer de la SBM. J’ai travaillé successivement au siège, dans le bâtiment du Trésor, comme clerket ensuite à la succursale de la Plaine-Verte», se rappelle-t-il.
Le nouveau numéro 2 de la mairie de Wittisheim passe des vacances à Maurice deux fois par an en compagnie de son épouse et de leurs enfants, Camille, 24 ans, et Myriam, 21 ans.
Publicité
Les plus récents