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Varma: «Je n’ai jamais quitté la politique»

26 avril 2014, 08:38

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Varma: «Je n’ai jamais quitté la politique»

Vous faites quoi dans la vie, maintenant ?

(Sourire) J’ai quitté le gouvernement en juin 2013, j’ai repris mon travail d’avocat en août. Je me suis recentré sur ma profession et sur ma famille. Sur le plan personnel, j’ai vécu un moment très dur. Je l’ai affronté. Aujourd’hui, je me sens plus fort. J’ai beaucoup appris.

 

Qu’avez-vous appris ?

Essentiellement à faire le tri parmi mon entourage. Je sais désormais qui sont mes vrais amis. Quand vous êtes au pouvoir, des tas de gens gravitent autour de vous. Le jour où vous avez un problème, ces personnes disparaissent. Aujourd’hui, elles réapparaissent. Certains ne sont pas contents, ma présence gêne quelques-uns.



La politique vous manque-t-elle ?

Je n’ai jamais quitté la politique. J’étais juste en retrait pour une période donnée.



«J’étais», dites-vous ?

J’ai recommencé à «travailler» mon ancienne circonscription [la n°12, Mahébourg/Plaine-Magnien, ndlr].

 

Préparez-vous votre comeback ?

Il faut être parti pour revenir. Moi je ne suis jamais parti. Je suis toujours membre du comité exécutif du Parti travailliste.

 

Souhaitez-vous être candidat à la prochaine élection ?

Pas nécessairement. Faire de la politique, ce n’est pas seulement être député ou ministre. Vous pouvez contribuer au développement du pays sans être au premier rang. J’ai de l’ambition, mais occuper l’avant-plan ne m’obsède pas. Je n’ai pas l’obsession de redevenir ministre.

 

D’où cette discrétion depuis votre «licenciement» du gouvernement ?

J’ai démissionné, on ne m’a pas licencié.

 

N’est-ce pas plutôt le Premier ministre qui vous a démissionné ?

Il me l’a demandé, oui.

 

Lui en avez-vous voulu ?

Pas du tout.

 

S’est-il engagé à vous «rendre» votre poste ?

Je ne veux pas en parler.

 

Et si j’insiste ?

Je ne parlerai pas (sourire en coin).

 

Vous a-t-il récemment recontacté ?

C’est personnel.

 

Donc, la réponse est oui…

C’est quelque chose de privé.

 

Si vous aviez été à la place du Premier ministre, auriez-vous gardé Yatin Varma ?

His wish is my command.  Ce qu’il décide, je dois l’accepter. Je suis fidèle à mon leader, fidèle à mon parti. Je suis né travailliste, je mourrai travailliste. Le travaillisme est dans mon sang.

 

Sentez-vous votre sang se diluer ?

Vous parlez de l’alliance PTr-MMM ? Il y a beaucoup de spéculations et de rumeurs. Je suis l’actualité politique de très près. Je ferai tout pour que le Parti travailliste revienne au pouvoir (sic).

 

Paul Bérenger et Navin Ramgoolam peuvent-ils travailler ensemble, selon vous ?

Il n’y a pas d’ennemis en politique… mais il y a des personnes avec qui ce sera très difficile de travailler.

 

Etes-vous anti-Bérenger ?

(Silence)

 

Etes-vous anti-Bérenger ?

(Sourire gêné) Je préfère vous répondre diplomatiquement qu’il n’y a pas d’ennemis en politique.

 

Et si votre carrière politique s’était définitivement arrêtée un 4 mai avenue des Rosiers ?

Je ne pense pas que ma carrière politique soit terminée. On ne peut pas résumer Yatin Varma à cet incident. Yatin Varma existe en politique depuis 1999 (il fait le déroulé de ses dix premières années). En tant qu’Attorney General, j’ai fait beaucoup de choses en trois ans. Il y a eu la loi sur l’avortement qui a marqué le pays, celle sur le divorce par consentement mutuel (il détaille une dizaine de mesures). En tout, j’ai dû faire passer 25 projets de loi.

 

En fait, vous n’êtes pas QUE boxeur…

(Il fait « chut » avec l’index)

 

Ne pensez-vous pas que l’opinion oubliera plus vite votre bilan à la Justice que le tabassage d’un gamin ?

(Colère contenue) Vous avez dit «tabassé», là ? (L’index pointé) Faites attention à ce que vous dites, je suis présumé innocent. Mon affaire a été surmédiatisée pour vendre des journaux.

 

Pour une fois qu’un ministre a du punch…

(Silence)

 

Vous n’êtes donc pas «grillé» politiquement ?

Est-ce que l’incident du 4 mai peut me griller ? La presse veut le faire croire. Pour moi, cet incident est chose du passé, je regarde l’avenir.



Et que voyez-vous ? 

Mon travail, ma famille [il a deux enfants d’un an et demi et six ans, ndlr] et ma circonscription.



L’avenir, c’est aussi des poursuites judiciaires pour agression… 

Ecoutez, j’ai tourné la page sur toute l’affaire. Les charges de complot ont été abandonnées, ça a été un grand soulagement.