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Fusillade à Petit-Verger: Yoven, victime d’une guerre de gangs

27 avril 2014, 13:16

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Fusillade à Petit-Verger: Yoven, victime d’une guerre de gangs

Il a pris une balle à la place de son cousin, Steven Mootoocurpen. De plus en plus, cette thèse se confirme, notamment en raison de rivalités entre deux gangs. Yoven Velangany, 23 ans, est décédé samedi dernier, lors d’une fusillade à Saint-Pierre. Il était alors justement en compagnie de son cousin.

 

Il ressort également que Steven Mootoocupen figurait parmi les douze «bouncers» appréhendés par les hommes du chef inspecteur Hector Tuyau chez Dereck Jean-Jacques, dit Gro Derek, en juillet 2012. C’est dire l’univers de violence dans lequel ce dernier évolue.

 

Cette guerre de gangs implique en fait Robin Saurty, un des suspects arrêtés dans le cadre de cette affaire, et Steven Mootoocurpen. Issu de la veille école, il n’appréciait pas que le jeunot ait décidé de ne pas travailler pour son patron, Harel Philippe, mais plutôt pour l’Africain Bakary Condé chez qui le drame s’est joué.

 

La jalousie a, à un certain moment, atteint son comble. Tôt samedi dernier, Steven Mootoocurpen et Bakari Condé se seraient donc rendus au gymnase où Robin Saurty fait de la musculation, à Saint-Pierre, pour l’agresser à coups de sabre. Après s’être fait soigner à l’hôpital de Port-Louis pour une blessure à la tête et avoir assuré le service d’ordre à la mairie de Beau-Bassin/Rose-Hill pour le comité central du Mouvement militant mauricien, Robin Saurty aurait réuni ses amis liés au groupe d’Harel Philippe pour se venger de Steven Mootoocurpen.

 

Malheureusement pour les videurs, au nombre d’une cinquantaine selon des témoins, ils ont raté leur cible. D’après les indications de la police, au moins trois tireurs ont utilisé une carabine de calibre 20mm. Les armes sont introuvables mais les véhicules saisis après avoir été identifiés grâce aux images de vidéosurveillance d’une quincaillerie de Petit-Verger ont été soumis à des examens visant à vérifier la présence de résidus de poudre.

 

Hier, le dixième suspect dans cette affaire, Jean Eric Philippe, a été arrêté. Il est soupçonné d’être un des trois tireurs aux côtés de son demi-frère, Harel Philippe, et de Robin Saurty. Les autres suspects sont Brian Gary Martin, Sadil Oaris, Kursley Rivière, les frères Benjamin et Vico Sansfaçon, Richmond Louis Serge et Zahir Shakhun.

 

Qui est Harel Philippe, le chef?

Un des deux présumés tireurs, il est un ancien policier arrêté pour nombre de délits liés à l’usage et la possession illégale d’armes à feu. Après chacune de ses interpellations, ce gros bras installé dans la région de Grand-Baie a été remis en liberté.

 

Le 25 octobre 2012, Harel Philippe avait ainsi été interpellé par la brigade antidrogue après la saisie de trois revolvers et de 90 balles dans un terrain vague où il remisait de vieux véhicules à côté de son domicile.

 

Libéré contre une caution de Rs 225 000 après deux semaines en détention, assortie d’une reconnaissance de dettes de Rs 500 000, Harel Philippe s’était tenu, depuis, à l’écart de tout dérapage. Il doit d’ailleurs se présenter régulièrement au poste de police de Grand-Baie, comme il l’a fait samedi dernier et qu’il présente d’ailleurs comme un alibi à la CID de Moka.

 

Le procès instruit contre lui est en cours et malgré ses dénégations, Harel Philippe devrait vraisemblablement être cloué au pilori. En effet, le service médico-légal de la police a confirmé que son ADN figure sur ces armes…

 

Originaire de Rodrigues, comme nombre de gros bras oeuvrant dans la sécurité privée, Harel Philippe a été l’associé des frères Diop et Yannick Bhoyroo, du Gang des Jumeaux, au sein de la société Bodyguard Ltd. Comme son nom l’indique, celle-ci offre un service de protection privée aux plus offrants.

 

Dans le seul cas d’Harel Philippe, les incidents liés à l’utilisation d’armes à feu pullulent. Dans la nuit du samedi 20 mai 2006, il aurait tiré un coup de feu en l’air à la discothèque Little Buddha, à Grand-Baie, où des hommes de l’ancien offi cier Hurrydeo Raddhoa voulaient avoir accès.

 

Il y a aussi eu des cas d’agressions qui ont émaillé la réputation de Bodyguard Ltd dont l’emblème est un Rotweiller... En janvier 2008, ce sont ses gros bras, Robin  Saurty parmi, qui ont sauvagement agressé, à coups de poing et au sabre, des employés de l’hôtel Indian Resort qui s’étaient réunis pour leur fête de fin d’année à la discothèque Enigma, à Quatre-Bornes.

 

Les bouncers étaient censés assurer le service de maintien d’ordre mais ils sont sortis de leurs gonds à cause de quelques remarques désobligeantes d’une poignée de personnes éméchées. Au cours du même mois, d’autres videurs se sont acharnés sur des membres du public à la maison de jeux Senator, à Port-Louis.