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Ukraine: le massacre d’Odessa est de la faute des Russes, soutient Iatsenouk

4 mai 2014, 16:53

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Ukraine: le massacre d’Odessa est de la faute des Russes, soutient Iatsenouk

Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk s'est rendu ce dimanche 4 mai à Odessa et a accusé la Russie d'avoir manigancé les affrontements de vendredi dans cette grande ville portuaire sur la mer Noire, qui ont entraîné la mort de dizaines de militants prorusses piégés dans l'incendie criminel de la Maison des syndicats.

Arseni Iatseniouk s'en est pris aux policiers de la ville, laissant entendre qu'ils étaient plus intéressés par les pots-de-vin que par le maintien de l'ordre. S'ils avaient fait leur travail, a-t-il dit, «ces organisations terroristes auraient échoué».

Il a annoncé de prochains limogeages au sein des forces de sécurité d'Odessa.

«Il y a eu des dizaines de victimes, du fait d'une action bien préparée et organisée contre le peuple, contre l'Ukraine et contre Odessa», a affirmé le Premier ministre.

Il a rejeté les accusations de Moscou selon lesquelles le gouvernement de Kiev a provoqué le bain de sang en tentant d'occuper militairement une série de villes sous le contrôle des séparatistes dans l'Est.

«Le processus de dialogue avait commencé mais il a été étouffé par le bruit des tirs des fusils automatiques de fabrication russe», a lancé Iatseniouk.

Les violences de vendredi à Odessa, ville largement russophone mais où les nouvelles autorités de Kiev comptent de nombreux partisans, sont les plus graves depuis la chute du président Viktor Ianoukovitch en février à la suite de l'insurrection du Maïdan à Kiev.

Dimanche, la ville était calme. Des gerbes de fleurs ont été déposées depuis samedi matin devant l'immeuble incendié des syndicats, gardé par la police.

L'UE demande une enquête indépendante

Sur les réseaux sociaux, les militants prorusses ont appelé à un rassemblement à Koulikovo Polie, terrain proche de la Maison des syndicats et lieu des plus violents affrontements vendredi, rapporte l'agence Interfax-Ukraine. Dans l'est du pays, où l'armée ukrainienne a lancé une offensive contre les militants prorusses, une correspondante de Reuters a fait état de coups de feu dimanche matin sur la route reliant Kharkiv à Izioum, où les forces de Kiev ont pris un point de contrôle des séparatistes.

Mais rien n'indiquait que les soldats ukrainiens poursuivaient leur avance à Kramatorsk, Donetsk et Slaviansk, bastion des militants pro-Kremlin.

Une élection présidentielle est prévue le 25 mai en Ukraine, mais l'organisation du scrutin paraît très difficile dans les régions troublées de l'Est et du Sud.

Les séparatistes comptent pour leur part organiser un référendum d'autodétermination le 11 mai dans la région de Donetsk.

L'Union européenne a demandé samedi une enquête indépendante sur les violences à Odessa.

Catherine Ashton, porte-parole de la politique étrangère de l'Union, a fait part de sa «profonde tristesse» à la suite de ces heurts.

«Les faits qui ont conduit à tant de morts tragiques doivent maintenant être établis par une enquête indépendante et les responsables doivent rendre des comptes devant la justice», a-t-elle dit.

Pour Kiev, les violences ont été provoquées par des paramilitaires étrangers venus de Transnistrie, région sécessionniste russophone de Moldavie située non loin d'Odessa. Selon elles, la majeure partie des morts identifiés sont originaires de Transnistrie, où des forces russes sont stationnées.

Le Kremlin affirme pour sa part que la «junte» au pouvoir à Kiev et ses alliés occidentaux sont responsables de ces morts.