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Etudes de médecine: 3D et mannequins synthétiques à la rescousse des cadavres

5 mai 2014, 20:52

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Etudes de médecine: 3D et mannequins synthétiques à la rescousse des cadavres

Si elles sont à la recherche de macchabées pour aider leurs étudiants à mieux cerner les secrets du corps humains, les écoles de médecines veulent éviter à tout prix de se retrouver avec des squelettes dans leurs placards. L’exemple du SSR Medical College de Belle-Rive, accusé récemment d’avoir trempé dans un trafic de cadavres, semble avoir refroidi le secteur. Chaque institut cherche donc des moyens alternatifs pour procurer les cours d'anatomie indispensables aux futurs médecins.

 

 

«Nous avons fait une demande auprès du ministère pour l’obtention de cadavres en 2013», confie d’emblée Raj Bappoo, directeur du D.Y Patil Medical College, à Ébène. «Les chambres froides, la salle d’embaumement, tout est prêt. Mais nous attendons toujours une réponse…» C’est la raison pour laquelle l’établissement, qui utilise pour l’instant des vidéos, aura recours au Cyber-Anatomy Med VR System pour des cours virtuels qui imitent la réalité à «quelques gouttes de sang près»

 

 

«Nous avons fait appel à une firme malaisienne qui viendra nous connecter à un serveur spécial le 15 mai», précise Raj Bappoo. Grâceà la 3D, les futures blouses blanches qui entament leur première année pourront se familiariser avec les organes, les disséquer et les observer sous toutes les coutures, précise le directeur de D.Y Patil Medical College. «L’écran plat de 32 pouces est déjà en place. Il sera relié à dix ordinateurs, sur lesquels cinq étudiants pourront travailler en même temps», fait-il ressortir.

 

 

Ce petit «bijou» de technologie, qui donnera la possibilité aux étudiants d’analyser la structure osseuse, les muscles, le coeur, les veines, le cerveau et tous les organes du corps en détail, leur permettra, en outre, de simuler des opérations de vivisection. Le coût ? 65 000 dollars, soit environ Rs 1 950 000. Mais le logiciel, aussi high-tech soit-il, pourra-t-il remplacer les cadavres faits de chair et d’os ? «Nous ne serions pas contre le fait d’avoir un homme et une femme, pour de vrai, je veux dire», avoue Raj Bappoo. «Mais sachez que des universités prestigieuses, comme Harvard, aux États- Unis, l’université du Caire, en Égypte, ou encore celle de Tsukuba, au Japon, utilisent ce logiciel.»

 

 

Autre lieu, autre option. «L’on utilise, pour le moment, des mannequins synthétiques pour nos cours d’anatomie», explique, pour sa part, Anup Johri, directeur de l’Anna Medical College, basé à Solitude. Des «dummies» qui coûtent «très cher» et qui sont importés d’Allemagne, ajoute-t-il. «Ils permettent aux étudiants de première année de se familiariser avec l’anatomie du corps humain», poursuit Anup Johri. Puisque, «dès qu’ils passent en deuxième année, ils sont en contact avec de vrais patients à l’hôpital».

 

Les étudiants de l'«Anna Medical College» se servent de crânes synthétiques.

 

Selon le directeur de l’Anna Medical College, si les mannequins synthétiques sont d’une aide certaine, ils «ne remplaceront jamais le corps humain». Voilà pourquoi «des étudiants ont utilisé un vrai cadavre, que nous avions obtenu auprès du Mauras College of Dentistry. Nous avons porté cette manoeuvre à l’attention du commissaire de Police et celle du ministère de la Santé.» La direction du collège a également soumis,précise-t-il, «une requête auprès du ministère pour faciliter l’importation de cadavres. Je crois comprendre que d’autres collèges en ont fait de même.»

 

 

En attendant, les aspirants médecins, se contentent, dit-il, de coeurs, de crânes, d’oreilles, et de foies synthétiques, entre autres. Histoire de faire corps avec le sujet.