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Installé au Brésil, il raconte la colère des habitants face à la Coupe du monde de football

6 mai 2014, 14:53

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Installé au Brésil, il raconte la colère des habitants face à la Coupe du monde de football
Bientôt deux ans que Mikel Tanner s’est installé à Belo Horizonte. Fiancé à une Brésilienne, il y enseigne le français. Vivre l’effervescence de la Coupe du monde de football, qui aura lieu du 12 juin au 13 juillet, il y a rêvé comme tout adolescent. Et c’est avec cet événement en tête que le trentenaire a mis le cap sur le Brésil en 2012. Mais la réalité est loin d’être aussi festive que le veut la réputation de ce pays.
 
Autour de lui, raconte Mikel, c’est avec une certaine amertume que les habitants de Belo Horizonte attendent cet événement. Ils déplorent les milliards investis dans la construction de stades alors qu’ils attendent de meilleures écoles et des soins de santé pour tous. Ils se disent dégoûtés devant les efforts soudains pour contenir la violence.
 
«Un exemple, le 5 avril, le gouvernement a placé des militaires autour d’une quinzaine de bidonvilles pour tenter de contrôler le taux de violence. Sauf que cette démarche, elle ne durera que jusqu’au 30 juillet, la fin de la Coupe du monde», s’insurge Mikel Tanner.
 
Les Brésiliens sont conscients qu’un tel événement peut ajouter au progrès du pays. Mais il y a tellement de problèmes sociaux à régler qu’ils acceptent mal les investissements faramineux dans le football. «J’ai toujours pensé que le foot était une religion et qu’il passait avant toute chose. Mais la réalité est bien différente de ce qu’on imagine.»
 

«Dégoû

 
Son métier d’enseignant est l’occasion de sentir ce qui fait le quotidien de cette population. «J’ai posé quelques questions à mes élèves et une grande majorité d’entre eux ont exprimé un dégoût par rapport à la façon dont le gouvernement agit», dit-il. 
 
Mikel n’est pas pour autant dégoûté par le pays. Il a le goût de la découverte et le Brésil lui plaît. Après six ans en Irlande, à concilier études et travail, cet ancien élève du collège St Mary’s a visité tour à tour l’Angleterre, la Belgique et la Pologne. Au Brésil, il se sent bien, parce que ce pays lui rappelle Maurice.
 
«Son côté multiculturel, riche d’histoires, le vaste choix de cuisine…» raconte-t-il. La possibilité de manger du riz tous les jours, comme à Maurice, le ravit. «Cela me manquait quand j’étais en Europe», confie-t-il.
 
Le jeune homme compte bien essayer d’obtenir un billet pour assister à un match. «Au total, il y aura six jeux dans la ville où j’habite. On pourra accueillir l’Argentine, l’Iran, la Belgique et même l’Angleterre», indique-t-il. À moins qu’il ne soit occupé. Car quelques jours avant le coup d’envoi du mondial devrait naître sous son toit un petit Brésilien d’origine mauricienne.
 
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