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96 heures : Un polar à l’ancienne

5 mai 2014, 00:00

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96 heures : Un polar à l’ancienne

RÉSUMÉ

 

Le commissaire Gabriel Carré, patron de la Brigade de répression du banditisme, réussit probablement le plus beau coup de sa carrière le jour où il parvient à coffrer Victor Kancel, une des figures les plus en vue de la pègre. Cela, Carré le doit purement au hasard, celui d’un coup de téléphone anonyme. Trois ans plus tard, Kancel parvient à s’évader lors d’un transfert.

 

Avec sa bande, il enlève Carré sous les yeux de son épouse et le séquestre au sous-sol d’une immense villa. Il n’en veut pas personnellement au commissaire, il veut juste le nom de celui qui l’a dénoncé. Mais Carré refuse de lui révéler la moindre information. Un intense combat psychologique commence alors entre les deux hommes…

 

LA NOTE : 7/10

 

Frédéric Schoendorffer continue d’alimenter le polar français. Son cinquième film dans une carrière irrégulière, après notamment l’excellent Scènes de crime ou le raté Truands, est marqué par une sobriété d’image, de ton et d’intention qui sied parfaitement au sujet. À savoir un face à face de 96 heures entre un flic et un gangster, tous deux de forte carrure, joués respectivement par Gérard Lanvin et Niels Arestrup.

 

Entre ces deux poids lourds de la répression d’un côté et du crime de l’autre, dans une somptueuse villa qui sert de quasi huis clos à la trame, la confrontation verbale, tendue, énervée, parfois courtoise, dans l’observation attentive de l’autre, sert de colonne vertébrale à une œuvre qui joue la carte du temps, en assurant des affrontements psychologiques intenses pour rythmer un scénario qui ne peut compter sur l’action.

 

Avec des dialogues intenses, animés par des personnages qui échappent aux stéréotypes grâce aux deux acteurs quasi shakespeariens habités par leur fonction, le résultat est intense. Les personnages secondaires périphériques du film se réduisent par contre à une peau de chagrin (et sont essentiellement féminins – l’épouse du flic, la fille de la crapule et une femme flic). À peine développés, ces trois personnages jouent pourtant un rôle dans la charpente émotionnelle des deux hommes censés contrôler leur sang-froid, mais dont la grande faiblesse pourrait provenir de celles-ci, trois figures féminines que tout oppose et dont la participation éparse au film n’enlève rien à leur pertinence.

 

Le casting d’envergure et la réalisation habile de Schoendorffer, qui aime imposer la stature de ses personnages via des plans rapprochés, font de 96 heures un exercice de style habile avec, alors que l’aboutissement du film approche, son lot de rebondissements pour mieux tourmenter les esprits et donner un peu plus de chair au jeu du chat et de la souris qui ne pourra finir que dans l’effusion de sang. À voir pour les fans de bons gros polars.

La bande annonce

 

 

Fiche Technique

 

Genre : Policier, suspense

Durée : 1 h 35

De : Frédéric Schoendorffer

Avec : Gérard Lanvin, Niels Arestrup, Sylvie Testud, Anne Consigny, Slimane Dazy, Laura Smet, Cyril Lecomte

Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle


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