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Pour le président, les lycéennes enlevées sont encore au Nigeria
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Pour le président, les lycéennes enlevées sont encore au Nigeria
Le président nigérian, Goodluck Jonathan, a déclaré vendredi penser que les 200 lycéennes enlevées en avril par les islamistes de Boko Haram se trouvaient toujours au Nigeria et n'avaient pas été conduites au Cameroun voisin.
Les autorités nigérianes ont été critiquées pour la lenteur de leur réaction à l'enlèvement, et c'est la première fois que le chef de l'Etat dit où il pense que les jeunes filles sont détenues en otages.
"On raconte ici et là qu'elles ont été transférées en dehors du pays. Mais s'ils évacuent autant de personnes vers le Cameroun, cela se verra, aussi je pense qu'elles sont toujours au Nigeria", a dit le président aux journalistes.
"Nous coopérons d'autre part avec des spécialistes qui vont utiliser des capteurs à distance pour les voir où qu'ils (les insurgés) soient. Cela signifie sur le fond qu'ils sont dans le secteur de Sambisa", a poursuivi Goodluck Jonathan, qui faisait allusion à une forêt connue pour être un repaire de Boko Haram non loin du lycée où les jeunes filles ont été enlevées.
Les islamistes armés ont fait irruption le 14 avril dans un lycée de la localité de Chibok, près de la frontière camerounaise, et ont kidnappé les jeunes filles, qui passaient alors des examens. Cinquante d'entre elles ont pu s'échapper depuis lors, mais plus de 200 autres restent entre les mains des ravisseurs.
Selon l'organisation Amnesty International, les forces de sécurité nigérianes ont été averties plus de quatre heures à l'avance de l'imminence de l'attaque du lycée, mais elles n'ont pas fait grand-chose pour l'empêcher.
"Le fait que les forces de sécurité nigérianes étaient au courant de l'attaque qu'allait mener Boko Haram mais n'ont pas pris de mesures sur-le-champ pour l'empêcher ne va faire qu'amplifier le tollé national et international suscité par ce crime horrible", a déclaré un responsable d'Amnesty pour l'Afrique, Netsanet Belay.
Le porte-parole du quartier général des forces armées a rejeté les informations d'Amnesty, les jugeant sans fondement et destinées à entacher la réputation des autorités.
"Ce rapport n'est qu'un tissu de rumeurs, d'opinions et d'accusations(...)", a-t-il dit.
Amnesty International dit s'appuyer sur de multiples témoignages et sources crédibles.
Le grand mufti d'Arabie saoudite, la plus haute autorité religieuse du royaume wahhabite, a déclaré que Boko Haram portait "atteinte à l'image de l'islam" et a déploré l'enlèvement des lycéennes.
Dans une interview au journal arabophone Al Hayat diffusée vendredi, cheikh Abdoulaziz Al al-Cheikh juge que Boko Haram s'est "trompé de voie".
A New York, le Conseil de sécurité des Nations unies a fait part de son indignation concernant l'enlèvement des lycéennes et a réclamé leur libération immédiate, menaçant de prendre des mesures contre les insurgés.
"Les membres du Conseil de sécurité ont fait part de leur intention de suivre activement la situation des lycéennes enlevées et d'envisager des mesures appropriées contre Boko Haram", déclare le Conseil, dont le Nigeria est membre actuellement.
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