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Carnet de voyage : Johannesburg, lieu de contrastes

14 mai 2014, 15:16

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Carnet de voyage : Johannesburg, lieu de contrastes

Une dizaine de jours déjà que nous sommes en Afrique du Sud pour la Coupe du monde. Basés à Johannesburg, nous avons pu en quelques jours mieux comprendre cette cité d’Or, comme on la surnomme, en raison de la ruée vers l’or à la fin du 19eme siècle. C’est une ville de contrastes où se côtoient plusieurs ethnies de cette société pluriculturelle, des gens de différentes nationalités aussi bien que de couches sociales.

 

Pas capitale du pays, Johannesburg demeure la principale ville de l’Afrique du Sud. C’est la plaque tournante avec ses 3, 2 millions d’habitants. Chef lieu de la province de Gauteng, il est le moteur économique de ce pays, représentant à lui seul 15% du Produit International Brut (PIB) du pays. Joburg a fait sa réussite dans le domaine du commerce et des finances. Le centre ville n’a rien à envier aux autres grandes villes du monde. Des bâtiments modernes et un réseau routier efficace se marient bien aux emplacements anciens.

 

« C’est particulier à Johannesburg. Il y a le côté moderne et le côté antique. La ville s’est développée et est le lieu de prédilection de tous les investisseurs », explique Dany Leonardus, un businessman sud-africain. Avec un développement modéré, Joburg reste une tête de pont pour les investisseurs. « Il y a maintenant d’autres grandes villes comme Pretoria, Durban ou encore Cape Town, mais Johannesburg reste le centre économique du pays. Tout est concentré ici », soutient Robert Fielderman qui est dans l’immobilier mais engagé comme volontaire le temps de cette Coupe du monde.

 

Aux côtés du centre d’affaire, il y a les alentours de Johannesburg où la différence est saisissante. Les quartiers huppés tels que Sandown, Rosebank mais encore Sandton et autres contrastent avec les régions défavorisées, telles que Soweto et Alexandra pour ne citer qu’eux. Le développement à deux vitesses est palpable entre les maisons luxueuses hautement sécurisées et les bidonvilles en périphérie du centre-ville. Johannesburg, c’est aussi un brassage de toutes les cultures du pays et même des autres continents. La population noire est majoritaire. Elle côtoie les blancs, métisses – appelés communément « couloured » en Afrique du Sud. Joburg propose une société plurielle avec des Africains d’autres pays. « Il y a beaucoup de Nigérians et de Zimbabwéens dans le pays. La majorité n’est pas bien vue seulement. De plus en plus, des Asiatiques immigrent ici », explique Yashik Maharaj, un Sud-Africain né de parents d’origine indienne.

 

Tout n’est pas beau dans la ville principale de Gauteng. L’insécurité qui y règne fait souvent peur. Les sociétés qui marchent le mieux dans Johannesburg sont celles spécialisées en matière de sécurité. « C’est le côté négatif de la ville. Le fort taux de criminalité est reconnu ici. Cela ne veut pas dire que c’est dangereux partout. Il faut prendre un minimum de précautions », concède Salomon Bartlowe, un stadier à Soccer City. En deux semaines, on parle beaucoup d’agressions perpétrées sur des journalistes étrangers, dont des Chinois, Espagnols et Portugais entre autres. On remarque quand même le dispositif de police impressionnant dans les lieux publics. Bref, Johannesburg demeure une ville particulière qui vaut le déplacement avec ses lieux historiques comme le quartier de Soweto ou encore le « Constitution Hill » et le musée de l’apartheid.

 

De notre envoyé spécial en Afrique du Sud
Didier Pragassa

19 juin 2010