Le plus grand match de ce Mondial, sans aucun doute. L’histoire de la finale 1966 revisitée. A l’envers cette fois. Hier, c’est bien plus qu’un match qu’a perdu les Three Lions, humiliés 4-1 par un adversaire beaucoup plus fort (qui s’est permis de faire la passe à dix en fin de rencontre). Steven Gerrard et les siens continuent d’être maudits et vivent une nouvelle désillusion en Coupe du monde.

Le Free State Stadium de Bloemfontein ressemblait pourtant à un petit Wembley hier, vibrant dès l’échauffement des joueurs anglais et jouant à la perfection son rôle de douxième joueur en poussant son équipe à l’exploit. On se serait presque cru à un match de Premier League, tant l’engagement et la volonté des Anglais faisaient plaisir à voir pendant 75 minutes.

Mais les chants des supporters et la rage de vaincre ne suffisent pas pour marquer l’histoire du ballon rond. Car, d’une part, la Mannschaft était supérieure hier techniquement et tactiquement, d’autre part, une grossière décision arbitrale (la première dans ce Mondial 2010) a fait basculer la rencontre alors que les deux équipes devaient logiquement être à égalité, à 2-2. Voilà qui relance l’éternel débat sur la video, après que l’arbitre uruguayen Jorge Larrionda a refusé un but de Frank Lampard qui avait franchi la ligne de but d’un bon mètre.

Gerrard s’explique, Rooney se sauve…

De la tribune de presse où nous étions, à 50 mètres de l’action, nous avons vu le but sans problème, sans avoir besoin de ralenti. Certains nous diront que l’erreur est humaine, mais il faut arrêter avec cette excuse ridicule, il est temps de prendre des décisions courageuses pour le bien du football. La décision d’hier a faussé un match, c’est une injustice criante, même si ça n’aurait probablement pas changé l’issue du match. Franck Leboeuf, ancien international français, que nous croisons à la pause est tout aussi outré par ce vol et déclare qu’il est temps que Sepp Blatter et Michel Platini cessent de critiquer la video et l’instaure une bonne fois pour toutes !

Comme Lothar Matthaus, qui était en tribune, les fans allemands, beaucoup moins nombreux, ont évidemment fait la fête après le succès éclatant des leurs, tandis que les journalistes anglais à côté de nous, totalement atterrés, avaient le visage marqué. A la sortie des joueurs anglais, le capitaine Steven Gerrard, Frank Lampard, John Terry, David James et Joe Cole tentent d’expliquer à la presse ce qui s’est passé (Ndlr : à écouter aujourd’hui sur Radio One).

Nous tentons d’avoir une déclaration de Wayne Rooney. En vain. Casque sur les oreilles et musique à fond, il s’éclipse sans demander son reste. Le fantôme de l’attaquant qui claque but sur but à Manchester United quitte la Coupe du monde sans l’avoir jamais commencée…

De notre envoyé spécial en Afrique du Sud
Azmaal HYDOO

28 juin 2010