A le voir déambuler dans les rues de Durban et être sollicité par les plus jolies supportices pour des photos, il a tout du supporter excentrique qui fait de cette Coupe du monde une immense fête populaire. Drapeau brésilien, chapeau tendance, chapelet, dernier maillot de la Selecao : la panoplie d’un Brésilien ? Non ! C’est Patrice D’Avrincourt.

Mordu de ballon rond comme personne, il ne pouvait rater un événement comme la Coupe du monde. Cela fait des mois qu’il s’y préparait avec un groupe d’amis. Basé à Cape Town, à l’hôtel de son ami et ancien coéquipier de la sélection Jean-Marc Ithier, il a assisté à cinq matches et passé 10 jours de folie, voyageant jusqu’à Johannesburg et Durban pour voir son équipe fétiche.

« Pas capave raconté ça ! C’est ene superbe expérience. Ene kitsoz unique dans la vie ene dimoune qui content football », nous a-t-il dit lors de notre rencontre samedi dernier.

Patrice, qui est rentré à Maurice le week-end dernier, serait bien resté plus longtemps, mais le devoir l’appelait…

« Eh oui, il faut bien travailler ! En ce moment, les soirées Coupe du monde qu’on organise au Racing Club de Maurice tous les soirs font un tel tabac que je ne peux pas rester plus longtemps en Afrique du Sud. Je devais bien ça aux supporters mauricielns, eux aussi ils aiment le foot… » explique-t-il.

A sa grande surprise, Patrice D’Avrincourt, qui a acheté ses billets pour le Mondial auprès de la MFA, a rencontré plusieurs compatriotes lors de son dernier match, Brésil-Portugal, samedi dernier à Durban. « Couma dire mo dans Maurice ! partout pé crié moi “Patrice, Patrice” ! Incro- yable ça. Parmi bane connais-sances mo fine joine Massoud, Irfane, Michel Chang Kye et l’arbitre Kadress Rungien. »

L’émotion était perceptible chez tous les compatriotes qu’il croise ce jour-là. « C’était l’euphorie pour tous. L’euphorie totale ! Banla ine gagn mari choc couma dire. Zote pas ti atane ene tel l’organisation, ene tel ferveur, ene tel l’ambiance. Quand mo coze avec zote, zote pas pe croire cote zote été… »

Même pour Patrice, c’est une expérience unique d’avoir pu participer à cet événement planétaire. Surtout qu’il passait pour un vrai brésilien, n’hésitant pas à prendre un accent portugais quand la situation l’exige et qu’il croise des agents de sécurité : « Por favor ? no comprendo ? », lançait-il avec tout le sérieux du monde, déclenchant l’hilarité dans le clan mauricien…

Comment c’est l’ambiance du Mondial 2010 ? « Le monde fine réuni pendant ene mois en Afrique du Sud et pernan supporter ene lekip, enan juste supporter football. Jamais fine enan aucaine la guerre, jamais nous fine senti insécurité. Jamais mo fine trouve ene dimoune triste ici, enan just sourire. Meme quand to lekip perdi, apres ene ti moment to refaire. Mais bane qui plus sympa c’est bane la police suda-fricains, la creme dans dimoune. »

Les meilleurs supporters ? « Bane Anglais ! Mo pas ti coné couma zote été, mais zote extra sympa contents mete dialogue couma nous meme, pareils couma Portugais et Brésiliens. Bane Hollandais moins mélangé avec les autres nationalités. »

Les meilleurs souvenirs ? « Brésil-Côte d’Ivoire pour son niveau technique très élevé. Un vrai match de Coupe du monde. Mais la meilleure ambiance c’était Portugal-Corée du Nord. 7-0 ! Pas gagne le temps assisé goal pé rentré. Ene extra l’expérience, plus bel l’ambiance mone trouvé moi. » L’appétit vient en mangeant c’est bien connu. Patrice a discuté avec un supporter brésilien à Durban et s’est maintenant mis en tête d’aller au Brésil, dans quatre ans. « Mo bisin commence ramasse cash pou 2014. Pas pou capave raté ça… »

De notre envoyé spécial en Afrique du Sud
Azmaal HYDOO

29 juin 2010