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Reportage : Argentine, championne du monde des supporters
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Reportage : Argentine, championne du monde des supporters
"O hhh ! Oh Brasileiroooo ! O Brasil, do meu amor..." C’est fini, on n’entendra plus ces merveilleux chants brésiliens en Afrique du Sud, la Seleçao ayant quitté, prématurément, le Mondial, que beaucoup la voyait gagner, vendredi, en quart de finale, face aux Pays -Bas (1-2). Ah ! Ils vont nous manquer les Auriverdes.
Car, qui dit brésilien, dit samba et fête. La tradition brésilienne se marie parfaitement avec celle de l’Afrique et les deux camps se sont souvent rejoints, en fin de match, pour les célébrations à Johannesbourg, Cape Town ou Durban. Quelle meilleure transition, finalement, entre l’Afrique du Sud et l’organisateur du prochain Mondial ?
On peut, certainement, s’attendre à des festivités encore plus grandioses dans quatre ans, connaissant le tempérament des Brésiliens et leurs carnavals excentriques. Car le Mondial 2010 c’est surtout ça : un gigantesque carnaval.
Si le spectacle n’a pas été exceptionnel sur le terrain, si l’insécurité et le froid ont tempéré certaines ardeurs, le brassage culturel, le partage et la fête entre supporters du monde entier et Sud-Africains ont bien eu lieu. Pour nous, qui sommes en immersion dans cette Coupe du monde depuis un mois, ce sera le principal enseignement.
Alors que les autorités craignaient des actes de hooliganisme, comme dans toutes les compétitions de cette envergure, nous n’avons vu que des gens censés, qui ont payé cher leurs billets, ont parfois puisé dans leurs économies pour venir vivre leur passion, pas pour venir tout casser au bout du monde.
Même les fameux ‘Barabravas’, ces dangereux supporters argentins fichés par la police de leur pays, qui sont pour la plupart des récidivistes notoires, et qui sont arrivés en Afrique du Sud avec la bénédiction de la fédération de football argentine (certains seraient même venus dans l’avion des joueurs !), se sont tenus à carreau.
Les supporters argentins méritent même qu’on leur décerne la palme de meilleurs supporters de ce Mondial, pour leur dévotion, leur soutien sans faille, leurs chants et leurs animations au stade (bâches et banderolles). L’esthétique du bleu ciel et blanc a été un vrai régal visuel.
La passion qu’ils ont mise lors du match Argentine-Corée du Sud (4-1) était édifiante à ce titre. Chantant à la gloire de leur pays mais aussi à celle du mythe Diego Maradona. On se serait crû dans le virage d’un grand stade de Buenos Aires. Aucune autre équipe n’a pu accomplir cela, même si les Sud-Africains ont, également, assuré grâce à l’aide de leurs bruyants vuvuzelas...
En comparaison, malgré leur ferveur, les Brésiliens ne chantent pas pendant le match, un petit groupe se contentant d’assurer l’ambiance aux tambours et aux maracas. La chaleur sud-coréenne et les beaux déguisements japonais ont aussi apporté une fraîcheur asiatique, sans compter les tenues affriolantes des fans du monde entier.
Peintures, costumes loufoques, lunettes et chapeaux du plus mauvais goût, agrémentés des incontournables vuvuzelas : il n’y a vraiment qu’à la Coupe du monde de football qu’on peut voir autant d’excentricités. Notamment au niveau des supporters anglais et allemands présents en masse dans les tribunes.
Nous nous sommes régalés à sillonner les rues et les gradins à la recherche des plus surprenants et nous avons été surpris à chaque match. Dans ces moments de célébrations là, il n’y a plus de peuple, plus de nationalité, plus de couleur, plus de race. Le football devient le seul élément fédérateur. Après le 11 juillet on en reparlera.
De notre envoyé spécial en Afrique du Sud
Azmaal HYDOO
3 juillet 2010
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