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Vu sur place : Le FIFA Ballon d’Or est né
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Vu sur place : Le FIFA Ballon d’Or est né
Le communiqué qui nous invitait à participer à une conférence de presse de la FIFA était assez mystérieux. Dans le mail que nous avons reçus, on nous disait seulement que le président de la FIFA, Sepp Blatter, le Ballon d’Or 1995 George Weah et des représentants de France Football seraient présents, sans savoir de quoi il s’agissait.
Nous nous sommes donc rendus au Sandton Convention Centre, une banlieue riche de Johannesbourg, sans trop savoir ce qui se tramait, pensant à une énième conférence de presse sans grand intérêt de la FIFA, ou on parlerait du développement du football et bla, bla, bla. Toutefois, arrivés au Bill Ghallager Room, le dispositif mis en place est impressionnant. Chiens de police qui reniflent nos bagages, un parterre d’une centaine de journalistes et un ‘backdrop’ ou figurent le Ballon d’Or à côté du logo de la FIFA...
Et oui, ce n’était pas n’importe quelle conférence de presse mais celle annonçant le mariage entre le Ballon d’Or France Football et le FIFA Player of the Year ! On comprend mieux tout le cérémonial préparé autour et le secret relatif de cette manifestation.
En apprenant l’info, certains médias étrangers sont offusqués : « pourquoi c’est le football français qui hérite de ça et les autres pays alors ? » Ces messieurs ont en fait confondus le journal France Football avec ‘French Football’ croyait qu’il s’agissait de la fédération française de football (FFF). Un malentendu qui a valu plusieurs questions à Sepp Blatter sur un ton accusateur concernant la relation priviliégiée qu’aurait la FFF avec la FIFA. Un joli quiproquo...
Ainsi, depuis hier après-midi, l’accord est officiel. France Football et la FIFA, qui avait lancé son propre trophée en 1991, se sont associés pour créer le FIFA Ballon d’Or. Les responsables d’Amaury Sports Organisation, Marie-Odile Amaury et François Morinière (directeur général du journal L’Equipe), ont annoncé la signature d’un protocole de cinq ans entre les deux organisations.
« A partir de janvier prochain, on aura un seul trophée : le Ballon d’Or, que nous présenterons le 10 janvier 2011 à Zurich » a déclaré Sepp Blatter. C’est un mariage de raison, c’était un non sens de récompenser deux fois le meilleur footballeur de l’année en décembre. Le Ballon d’Or existant depuis 50 ans, il était plus crédible que le trophée de la FIFA.
Hier, les réactions étaient mitigées, entre ceux qui sont satisfaits de voir un trophée enfin uniformisé et ceux qui écrivent sur le Net que France Football a « vendu le Ballon d’Or », voir même « a vendu l’âme du Ballon d’Or âme » à la FIFA.
Sur le site Internet de France Football, on découvre le nouveau mode de scrutin : « le classement sera établi en fonction du vote des 208 sélectionneurs des pays membres de la FIFA, des 208 capitaines des sélections ainsi que d’un panel de 208 journalistes représentant les pays qui composent la FIFA. Chaque collège pèsera logiquement un tiers dans le décompte final. Il est également à noter que d’autres récompenses internationales sont désormais associées à ce FIFA Ballon d’Or : le prix de la meilleure joueuse féminine, ainsi que le prix de l’entraîneur de l’année ».
Invité prestigieux de cette cérémonie un peu spéciale, George Weah, symbole de l’internationalisation du Ballon d’Or (ouvert aux non européens) en 1995 était le représentant des anciens lauréats. « Je crois que pour tout joueur, c’est une immense fierté. Surtout quand on a la chance de le remporter, par rapport au continent qu’on représente. Le Ballon d’Or, c’est aussi un challenge important pour tout joueur, c’est le reflet du travail accompli ».
Mister George, donne ses favoris pour le Ballon d’Or 2010, qui sera décernée en janvier de l’année prochaine : « Il faut déjà préciser qu’il y a beaucoup de déception par rapport aux potentiels candidats. Aujourd’hui, et à cause de cette Coupe du monde, je n’en vois que deux : l’Espagnol David Villa, et Arjen Robben, des Pays-Bas, qui est grand dans ce tournoi. Ces deux-là le méritent, compte tenu de l’attente suscitée autour d’eux. »
Et Weah de conclure, avant d’être pris d’assaut par une meute de journalistes, en présence de Guy Roux : "Ca va donner envie de plus travailler encore pour devenir le meilleur joueur du monde".
De nos envoyés spéciaux en Afrique du Sud
Azmaal Hydoo et Didier Pragassa
5 juillet 2010
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