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Meurtre de Petite-Rivière: les aveux de Mardaye Kalinghee remis en question

21 mai 2014, 09:00

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Meurtre de Petite-Rivière: les aveux de Mardaye Kalinghee remis en question
 
Après que Mardaye Kalinghee leur a expliqué comment et pourquoi Mantee Murchoyea a été assassinée, les enquêteurs pensaient avoir franchi une étape très importante dans cette affaire. Or, au fur et à mesure que l’enquête progresse, ils constatent plusieurs zones d’ombre. Les aveux de Mardaye Kalinghee sur l’assassinat de Mantee Murchoyea, le 23 février, sont ainsi de plus en plus remis en question. 
 
C’est, en tout cas, ce que déclaraient hier après-midi des sources aux Casernes centrales, après le long interrogatoire de Cathaye Mootien, aussi connue sous le nom d’Ayama. Cette dernière a, de son côté, une fois de plus, nié les faits qui lui sont reprochés. 
 
Première contradiction dans les aveux de Mardaye Kalinghee: son incapacité à identifier un de ses présumés complices, à savoir Prakash Balgobin, âgé de 44 ans, lors d’une parade d’identification après l’arrestation de ce dernier.
 
Le deuxième fait troublant a surgi lorsque les policiers de la criminelle ont fait une fouille dans un champ de canne à Plaine-des-Papayes, pour retrouver des morceaux de tissus qui auraient été utilisés le jour du drame. Les policiers sont cependant rentrés bredouilles de cette opération, alors que Mardaye Kalinghee les avait accompagnés sur place. 
 

Tuée dans un lieu de culte fréquenté par 100 personnes par jour ?

 
Autre incohérence : l’absence de traces de sang dans le minibus qui aurait été utilisé, selon les dires de Mardaye Kalinghee, pour  transporter le corps ensanglanté de Mantee Murchoyea après son assassinat.
 
Les éléments du Forensic Science Laboratory et leurs collègues du Scene of Crime Office n’ont rien trouvé de compromettant alors que Mardaye Kalinghee affirmait le contraire dans l’une de ses dépositions. Les enquêteurs demeurent également sceptiques quant à l’un des faits avancés par Mardaye Kalinghee. Elle a déclaré que Mantee Murchoyea a été tuée dans un kovil, à Chebel. Or, ce lieu de culte est fréquenté par au minimum 100 personnes par jour. 
 
Les limiers veulent savoir comment, dans ce cas, la victime a pu être assassinée sans attirer le regard des curieux. Selon la version de Mardaye Kalinghee, Mantee Murchoyea a été découpée vivante. Cependant, le rapport d’autopsie indique que la victime a rendu l’âme après strangulation. Du reste, les policiers sont d’avis qu’il est impossible de découper quelqu’un en 13 morceaux de son vivant. 
 
Me Siddhartha Hawoldar, qui dirige le panel d’avocats assurant la défense de Cathaye Mootien, se dit consterné par la tournure de l’enquête policière. «Ma cliente nie toujours. Elle marche avec beaucoup de difficulté. Je ne la vois pas tenir une torche en pleine nuit alors que l'on découpait cette femme. Je précise que la version de cette dame est remplie de contradictions. La police n’a pas de preuve pour justifier l’arrestation de ma cliente.»