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Robert Pirès : «Une victoire pourrait aider le peuple brésilien à retrouver le sourire»
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Robert Pirès : «Une victoire pourrait aider le peuple brésilien à retrouver le sourire»
On aurait pu parler toute la journée avec Robert Pirès (invité par Radio One et Play On Line Ltd pour Football Samba 2014), tant sa disponibilité, sa gentillesse et sa modestie semblaient sans limite lors de notre rencontre, hier, lundi 2 juin, dans le cadre enchanteur du St Régis Mauritius Resort, au Morne. Paroles d’un champion du monde, devenu consultant, qui a toujours du panache trois ans après avoir raccroché les crampons et qui s’oriente vers un challenge des plus atypiques dans le football indien…
Entre Robert Pirès et l’île Maurice on peut dire que c’est une belle histoire d’amour ?
(Rires) Oui, effectivement, en ce qui nous concerne. Quand je dis nous, c’est ma femme et mes enfants. Depuis pas mal de temps nous venons à Maurice et c’est toujours pareil. On est bien reçu. Toujours avec le sourire. Il y a toujours du beau temps. On mange bien.
Vous avez eu un petit peu de pluie quand même à votre arrivée…
Oui mais tout ça c’est pas grave. On a l’habitude de ça en Europe. Le plus important c’est de retrouver le climat chaleureux qu’il y a ici. En ce qui nous concerne, c’est vrai que la famille Pires et Maurice c’est une belle histoire.
C’est quoi l’actu de Robert Pirès ?
Elle est toute simple. Je travaille comme consultant pour BeIN Sport, je m’envole dans quelques jours pour Doha pour faire une émission tous les soirs sur la Coupe du monde. J’ai signé en tant qu’ambassadeur pour Arsenal et la même chose pour l’UEFA. Donc, ça va veut dire que je voyage beaucoup.
On est toujours un peu curieux de savoir ce que devient un ancien sportif de haut niveau.
Tout dépend de l’orientation, de la direction qu’on a envie de prendre. En ce qui me concerne, j’ai cette chance d’avoir toujours eu de bons rapports avec la presse, avec les journalistes. Aujourd’hui je suis passé de l’autre côté de la barrière. J’essaie de donner une bonne analyse du jeu, des joueurs, de ce qui se passe sur le terrain. C’est pour ça que je travaille pour une chaîne de télévision. C’est un petit peu ma reconversion et, pour l’instant, je n’ai pas à me plaindre. Tout se passe bien, tout roule.
D’un point de vue personnel et sentimental, ça vous permet de passer plus de temps avec vos proches qu’avant?
(Il réfléchit) Bonne question. Je ne sais pas si mes enfants seront d’accord, mais depuis que j’ai arrêté, ça va faire maintenant trois ans, je voyage de plus en plus, j’ai la chance d’être demandé un peu partout. Dans les pays qui aiment la France ou Arsenal. Les enfants me voient moins et râlent un peu, j’essaie de leur expliquer. J’ai fait un sport populaire qui est connu dans le monde entier, donc il faut aller au contact des supporters.
Et physiquement, vous vous entretenez ? Vous faites du golf ?
Oui, je m’entretiens. Je ne suis pas encore dans la catégorie des golfeurs mais j’ai découvert une nouvelle discipline qu’on appelle en Angleterre le Four aside.En terrain fermé, quatre contre quatre, on peut jouer avec les murs. Ça fait travailler le cardio, la technique, on peut marquer des buts. Toujours dans le monde du foot.
On a aussi entendu parler de l’Inde pour vous aussi. Une destination exotique comme William Gallas qui est parti en Australie…
Pour l’instant je me dirige tout droit vers l’Inde et vers Bombay. C’est vrai que c’est exotique. Mon métier, ce que je sais faire de mieux, c’est jouer au ballon. Financièrement, c’est très intéressant aussi. Je serais très fier d’être le premier Français à aller jouer sur le territoire indien.
Vous vous renseignez un peu sur la culture indienne ? Vous regardez des films de Bollywood ?
(Rires) Non pas encore. Je me suis un petit peu renseigné, c’est vrai que les films bollywoodiens là-bas, ont un très grand succès. J’adore aussi la nourriture indienne, même si c’est parfois épicée. Je pars à la découverte d’un nouveau pays, d’une nouvelle culture, d’un nouveau peuple. Je vais essayer de leur apporter mon expérience dans le football. Je suis sûr que ce sera une belle aventure.
Le footballeur français et son épouse Jessica, à leur arrivée à l’aéroport, lundi matin.
En tant qu’ancien champion du monde, y a-t-il une recette particulière pour gagner un Mondial ?
Non, il n’y en a pas. Il ne faut même pas espérer de miracle. Le plus important pour une équipe c’est d’avoir une certaine cohésion particulière, une certaine unité, que tout le monde aille dans la même direction. Que les remplaçants aient envie de prendre la place du titulaire. C’est comme ça qu’une équipe avance. C’est ce qui s’est passé en 98-2000 et c’est ce qu’est en train de mettre en place Didier Deschamps.
Il faut aussi un meneur d’hommes charismatique, comme Aimé Jacquet en 98.
Oui, il en faut un. Quelqu’un qui connaît bien son métier, la tactique, et aime voir ses adversaires, pour moi Didier Deschamps est l’homme de la situation, l’homme fort. Je suis persuadé qu’il peut faire ce qu’on a fait en 98. Quand on regarde tous les joueurs qu’il y a dans cette sélection je vois beaucoup de joueurs de qualité. En tant qu’ancien bleu, je crois beaucoup en eux.
Quel serait l’autre favori pour le Mondial ?
Je ne vais rien vous apprendre, comme beaucoup, je dirai le Brésil. Sur papier et sur le terrain, c’est la plus belle équipe. Ils l’ont démontré l’année dernière. Ce n’était que la Coupe des confédérations mais ils ont quand même envoyé un signal fort à tout le monde. Mais attention quand même à la pression qu’ils auront sur leurs épaules. C’est un petit peu la question que je me pose.
La Coupe du monde a coûté 11 milliards d’euros. Est-ce qu’une victoire éventuelle du Brésil vaut un tel investissement ?
Par rapport à tout ce qui se passe depuis des mois, quand on connaît le coût de cette organisation pour le Brésil, j’ai envie de dire non. Quand on voit des gens en difficulté, qui n’ont pas de sécurité, qui n’ont pas de structures pour la santé, les écoles. Une victoire pourrait aider le peuple brésilien à retrouver un peu plus le sourire, mais en ce qui concerne la dette elle va être difficile à gérer.
Que pensez-vous de l’actuelle équipe d’Arsenal ?
Aujourd’hui, on peut faire un bilan. Il est bon. Le club a remporté un trophée, la FA Cup, ça fait 9 ans qu’on attendait ça. Ensuite le club c’est encore qualifié pour la Champion’s League.Globalement c’est une bonne saison pour Arsenal. On va voir ce qui va se passer à l’intersaison, mais j’espère que l’objectif pour la saison 2014-2015 sera de gagner le championnat.
Arsène Wenger a enfin prolongé son contrat. Bonne nouvelle n’est-ce pas ?
Ce n’est pas une bonne mais une très bonne nouvelle! J’ai la chance de garder une très bonne relation avec le club et Arsène, et ça, ça me fait très plaisir. Pour moi, c’était impensable pour Arsenal qu’il quitte le club, surtout qu’on vient de remporter la Cup.
Si vous étiez Wenger et que vous aviez un budget illimité vous prenez qui au mercato ?
(Rires) Ah, c’est une bonne question ! Ce qui est sûr c’est qu’Arsène et le club vont dépenser pour recruter des joueurs. (il réfléchit).Je prendrai Diego Lopez dans les buts et Luis Suarez en attaque, aux côtés de Giroud ça peut être pas mal… Mais je ne suis pas Arsène Wenger.
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