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Sécurité renforcée pour les 25 ans de la répression de Tiananmen

4 juin 2014, 12:38

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Sécurité renforcée pour les 25 ans de la répression de Tiananmen

Des militaires, des policiers et des membres des services de sécurité en civil étaient présents mercredi parmi les touristes, place Tiananmen à Pékin, pour le 25e anniversaire de la répression sanglante des manifestations pour la démocratie du printemps 1989.

 

Les forces de l'ordre procédaient à des contrôles d'identité et à des fouilles de bagages personnels pour prévenir toute tentative de commémoration de l'événement. Un journaliste de Reuters a été conduit hors de la place par la police qui lui a expliqué qu'elle était interdite aux médias étrangers.

 

La discussion sur les manifestations du "Printemps de Pékin" de 1989, parties de Pékin et qui avaient fait tache d'huile dans d'autres villes, est taboue en Chine. Le sujet est classé comme "contre-révolutionnaire" par le Parti communiste au pouvoir.

 

Beaucoup de jeunes ignorent ce qui s'est passé le 4 juin 1989, que les soldats de l'Armée populaire de libération (APL) ont tiré sur leurs concitoyens.

 

Aucun bilan officiel n'a jamais été établi. Selon les sources, les morts se sont comptés par centaines, ou par milliers.

 

"Ils ont étouffé l'histoire. Ils ne veulent pas que les gens sachent la vérité sur ce qu'ils ont fait", a déclaré le célèbre militant Hu Jia à Reuters de chez lui à Pékin. La police, dit-il, est présente devant chez lui pour l'empêcher de sortir.

 

"Personne n'aurait confiance si ce qu'ils ont fait venait à se savoir (...) Ils auraient dû tomber pour ce qu'ils ont fait", a-t-il ajouté.

 

Censure renforcée

 

L'anniversaire de l'entrée en action de l'armée dans le centre de Pékin n'a jamais été commémoré en Chine continentale, mais Hong Kong, qui était encore colonie britannique au moment des faits, marque son souvenir chaque année bien qu'ayant été restituée à la Chine le 1er juillet 1997, de même que Taiwan.

 

Le ministère chinois des Affaires étrangères a justifié mardi la répression du 4 juin 1989, indiquant que la Chine avait agi dans l'intérêt de la population.

 

A l'approche de ce 25e anniversaire, la censure a été renforcée sur internet. Et selon l'association de défense des droits de l'homme Amnesty International, 66 personnes au moins ont été placées en détention en relation avec la commémoration de l'événement.

 

Parmi celles-ci figurent cinq personnes, dont l'avocat Pu Zhiqiang qui défend des dissidents, qui avaient participé début mai à un rassemblement dans un appartement privé de Pékin pour évoquer les événements du 4 juin 1989.

 

Navi Pillay, haut commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, a appelé mardi le gouvernement chinois à faire toute la lumière sur le sujet.

 

Le président de Taiwan, Ma Ying-jeou, a déclaré que la Chine devait faire en sorte qu'un qu'une "tragédie" comme celle du 4 juin ne se reproduise jamais.

 

"Si les autorités chinoises peuvent tolérer les différences, cela peut non seulement rehausser (...) la légitimité de ceux qui sont au pouvoir, mais également envoyer un message clair à Taiwan que les réformes politiques en Chine sont sérieuses", déclare le président taïwanais dans un communiqué.