Les mordus du ballon rond ne tiennent plus en place. Plus que trois jours à attendre avant le coup d’envoi de la Coupe du monde. Les préparatifs vont bon train.

Pour suivre le cinéma politique, il faudrait, à coup sûr, un bon stock de «pistas», mais c’est pour la Coupe du monde, qui semble davantage les intéresser, que les Mauriciens ramassent déjà leurs gajak. À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe du monde de football, les préparatifs vont bon train en famille et entre amis. Les murs sont décorés et les compétitions entre copains lancées : la fête du ballon rond peut commencer.

Fan incontesté de football, Arnaud Levasseur est «pli Franse ki Franse». «Quand j’étais au primaire, je soutenais l’équipe d’Arsenal, qui comptait le plus grand nombre de footballeurs français. C’est à partir de là que je suis devenu fan de l’équipe de France», lance, joyeux, ce cadre de la Mauritius Commercial Bank (MCB). La Coupe du monde, il prévoit de la vivre avec ses amis.

Pour l’occasion, l’écran plat a été installé dans le garage, afin de donner libre cours aux manifestations de joie ou de déception. «Mes voisins sont au courant de ma passion pourl’équipe de France. Ils sont habitués aux pétards que je fais éclater dès que la France gagne un match», ajoute-il.

Cet habitant de Camp-Levieux avance que la salle sera décorée aux couleurs de la France. «Même ma maman se prête au jeu», souligne-t-il. Il a prévu, dans la semaine, de rencontrer ses amis autour d’un déjeuner afin de discuter du planning. «Nous allons passer en revue les matches et décider lesquels nous regarderons ensemble», indique-t-il.

Pour les «gros matches», le groupe d’amis prévoit déjà de se déplacer dans des clubs pour les regarder. Pour la finale, ils espèrent prendre congé. «Mes amis ont aussi prévu de négocier afin d’obtenir des jours de congé pendant la Coupe du monde», laisse-t-il entendre.

À l’instar de Pascal Ramen, également employé à la MCB, qui a déjà pris une semaine de congé pour pouvoir regarder les derniers matches. Jean-Ian Arokeum, un des amis de la bande, et cadre dans une compagnie d’assurance, se joindra aussi à la partie. «Nous organiserons de petites sorties, histoire de prendre une bière tout en regardant les matches.»

Même son de cloche du côté de Plaine-Verte où habite Naushad Fatehmamode. «Coupe du monde pa kapav get tousel. Ene lot lanbians kan get bann match la ar kamarad», fait-il ressortir. Cet informaticien a déjà prévu un budget de Rs 5 000 à Rs 10 000 pour l’événement.

Hors de question pour lui de regarder tous les matches devant sa télé chez lui. Avec ses amis, il fera la tournée des clubs, surtout quand auront lieu les matches importants. «Je ne pourrai pas sortir pour tous les matches,mon épouse risque de me mettre à la porte», dit-il en rigolant. Mais regarder les matches de foot entre amis, c’est aussi, pour Naushad Fatehmamode, avoir la liberté de «s’exprimer». Cris de joie, injures, coups de poing sur la table ; tous les défoulements sont permis.

Congé spécial Coupe du monde

«Quand je suis avec mes amis devant un match, j’oublie tout. Je ne ressens aucun stress, je suis heureux. C’est ça l’esprit de la Coupe du monde, ça rassemble les gens. The world is watching», souligne l’habitantde Plaine-Verte. Qu’en est-ildes demandes de congé ? «Je travaille à mon propre compte. Je l’avoue, les matches qui se jouent trop tard risquent de perturber mon travail», souligne Naushad Fatehmamode.

Ludovic Bastien a, lui, tout un stock de boissons et de nourriture prévu pour la Coupe du monde. Ce photographe freelance de St-Pierre a tout préparé en avance pour l’événement. «Toute ma bande d’amis assistera à la cérémonie d’ouverture. Je suis fan de l’équipe de France, mais ce n’est pas le cas pour tous mes amis. Entre nous,ça va bien rigoler», laisse-t-il entendre.

Ludovic Bastien, fan des Bleus, a déjà son stock de boissons paré pour l'événement.

Parmi ses amis, l’on retrouve Noor Bhukoo. Ce dernier a pris un mois de congé rien que pour suivre tous les matches. «Je travaille dans une compagnie dans la journée et en soirée, je suis chauffeur de van. J’ai déjà informé mon employeur que je ne pourrais pas travailler le soir pendant un mois», souligne-t-il.

Fan jusqu’au bout des doigts de l’équipe d’Uruguay (à travers Luis Suarez), Noor Bhukoo compte prouver à ses amis qu’ils ont tort de parier sur la victoire d’autres équipes telles que la France, le Brésil ou l’Espagne. «Nous ferons des paris entre nous. Je sens que mes amis devront payer», lâche-t-il avec le sourire.