Publicité

Russie et Ukraine vont encore discuter du gaz mercredi

11 juin 2014, 07:36

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Russie et Ukraine vont encore discuter du gaz mercredi

La Russie et l'Ukraine reprendront mercredi leurs discussions pour tenter de régler leur contentieux sur le tarif du gaz alors que Moscou s'est abstenu de prendre la moindre mesure contre Kiev malgré l'expiration de son ultimatum pour obtenir le versement d'une partie des impayés ukrainiens.

 

La Russie avait donné à l'Ukraine jusqu'à 06h00 GMT mardi pour rembourser une partie des milliards de dollars qu'elle lui doit, mais elle a ignoré cette échéance après l'annonce que les discussions allaient reprendre sous l'égide de la Commission européenne.

 

Auparavant, huit heures de négociations à Bruxelles jusqu'aux alentours de 03h00 (01h00 GMT) mardi n'avaient pas permis de surmonter les différends entre les deux parties.

 

L'objectif initial était de reprendre les discussions mardi soir mais la Commission européenne a annoncé un report à mercredi 09h30 (07h30). La délégation russe est en effet repartie à Moscou pour consulter le président Vladimir Poutine mais son vol retour à destination de Bruxelles a été retardé.

 

Ces discussions sur le gaz se déroulent parallèlement à l'examen par l'Ukraine, la Russie et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) d'un plan de paix soumis par le nouveau président ukrainien Petro Porochenko.

 

Ces discussions sur le volet politique de la crise ont abouti, selon Kiev, à un consensus sur les grandes lignes du plan de paix.

 

L'objectif de ce plan est de mettre fin à l'insurrection armée de séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine après le rattachement, en mars, de la Crimée à la Russie. Cette annexion s'est produite à la suite de la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, soutenu par Moscou, le mois précédent à Kiev.

 

Selon un porte-parole du géant gazier russe Gazprom, les flux de gaz vers l'Europe via le territoire ukrainien sont restées stables mardi tandis qu'une source au sein de l'entreprise gazière russe a rapporté que les livraisons à l'Ukraine étaient conformes aux volumes habituels et qu'aucune instruction n'avait été donnée pour les réduire.

 

A Bruxelles, le ministre ukrainien de l'Energie, Iouri Prodan, a déclaré que les discussions de la nuit de lundi à mardi avaient achoppé sur un mécanisme de prix avancé par la Russie, qui propose de lier des baisses des prix à des taxes à l'exportation.

 

Douze milliards de m3 en réserve

 

De son côté, son homologue russe Alexandre Novak a estimé avoir proposé "un plan très constructif, que, à notre avis, toutes les parties prenantes pourraient et devraient accepter".

 

Les deux pays ne sont pas d'accord sur la note à régler par la compagnie ukrainienne Naftogaz. Au 1er avril dernier, Kiev fixait sa dette pour 2013 et 2014 à 2,2 milliards de dollars (1,62 milliard d'euros). Sur cette somme, 786 millions de dollars (580 millions d'euros) ont été remboursés la semaine dernière.

 

Gazprom, pour sa part, avance le chiffre de 4,46 milliards de dollars (3,29 milliards d'euros).

 

Après le renversement de Viktor Ianoukovitch fin février, la compagnie publique russe a décidé de doubler pratiquement le prix acquitté par Naftogaz à partir du 1er avril, pour le porter à 485 dollars (358 euros) pour 1.000 mètres cubes.

 

S'exprimant devant la presse après un entretien vendredi en France avec Petro Porochenko, Vladimir Poutine a indiqué que Gazprom et Naftogaz étaient "proches d'un accord final" sur le prix du gaz.

 

L'Ukraine dispose de 12 milliards de mètres cubes de gaz de réserves dans des dépôts enterrés et peut recevoir actuellement 500 millions de mètres cubes par mois de Pologne, de Hongrie et de Slovaquie. La consommation mensuelle de l'Ukraine en gaz est en moyenne de 4,2 milliards de mètres cubes.