La grève a été suspendue depuis lundi soir. Les activités ont normalement repris leurs cours dans le système de transport le plus utilisé à São Paulo. Du moins, ça en donne l’impression.

Le mardi 10 juin, toutes les lignes de métro sont en opération, sauf que ce n’est qu’un sursis avec la menace d’une reprise du mouvement de contestation, le jour du coup d’envoi du Mondial.

Après cinq jours de chaos, c’est quasiment un retour à la normale dans le métro avec toutes les stations qui sont opérationnelles. Les lignes stratégiques, desservant le quartier des affaires dans la région de l’Avenue Paulista, ont également repris du service, après les manifestations de la veille dans ces mêmes rues, nécessitant l’intervention de la police.

Pour les Paulistes, toujours pressés à s’affairer à leurs occupations, cette fin de grève reste une bonne nouvelle. Forcément pour eux et leur quotidien. Mais pas uniquement. Ils s’inquiètent de l’image de pagaille de ces derniers jours que cela projetait au monde dans la perspective du démarrage de la Coupe du monde, à São Paulo.

Spectre de la grève demain

«Ça commençait à nous exaspérer un peu de voir la ville être tenue en otage de la sorte. On comprend parfaitement toutes les revendications des employés de ce secteur, mais il faut une issue à cette situation. Heureusement que c’est rentré dans l’ordre surtout avec le début de la Coupe du monde car toute une planète nous regarde», expliquentquelques usagersrencontrés dans le souterrainde la ville.

Grève ou pas, le métro de São Paulo reste finalement vraiment particulier. Un monde fou dans les stations qui se rue vers les rames. Voilà l’image qui saute aux yeux hier matin à l’heure de pointe. «C’est ainsi tous les jours car tout le monde est pressé. Il faut savoir aussi que le métro demeure le principal service de transport à SãoPaulo», s’empressent à nous faire comprendre les Paulistes.

A présent, tous les regards sont braqués sur le fameux jeudi 12 juin.

Le jour du match d’ouverture entre le Brésil et la Croatie à l’Arena Corinthians. Un nouveau mouvement de grève du métro risque de s’inviter à la fête. «Si ça se produit, ce serait catastrophique. Une grosse pagaille. Et par-dessus tout, ce ne sera pas bon du tout pour le Brésil», persistent à dire la majorité des Paulistes interrogés.

«Il n’y aura pas de Coupe, il y aura la grève !», scandait la centainede manifestants àl’Avenue Paulista lundidernier. Des mots quirésonnent comme unemenace. La réintégrationdes 60 employés licenciés, après que la grève aété déclarée illégale par lajustice dimanche dernier,est une condition sine quanon pour que la pagailleferroviaire ne vienne pasjouer aux trouble-fêtes.

A jour J-1, on joue visiblement les prolongations avec le système de transport à São Paulo où ces trois jours de grève ont provoqué une saturation du réseau routier avec des embouteillages monstres dans cette mégapole de 20 millions d’âmes.

En cas de nouvelle cessation dans le métro demain, il faudra une sacrée patience pour rallier Itaquera où se situe l’Arena Corinthians. Attendons voir !