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Caicedo, le fer de lance de «La Tri»

11 juin 2014, 15:13

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Caicedo, le fer de lance de «La Tri»

La larme tatouée sous son œil gauche reflète les temps durs qu’a traversé Felipe Salvador Caicedo Corozo, surtout lorsqu’il n’était encore qu’un jeune garçon. Mais il dit que ce tatouage lui permet aussi de ne pas oublier d’où il vient lorsqu’il se regarde dans un miroir.

 

Plus jeune, il jouait au football avec ses amis dans les rues de Guasmo, un quartier dangereux et très pauvre situé au sud de Guayaquil. Ils jouaient sans chaussures, tapant dans des ballons miteux mais avec un seul rêve en tête : devenir footballeur professionnel.

 

A l’âge de 9 ans, Caicedo commence en club au Rocafuerte FC et, une fois habitué à jouer avec des crampons, progresse si rapidement qu’il devient la pierre angulaire de son équipe de jeunes et un grand espoir. Pour preuve, quelques années plus tard, il est sélectionné en équipe nationale équatorienne chez les U17 et ses performances lors de la Coupe du monde attirent l’attention de grands clubs européens. Lorsqu’il a 16 ans, l’Olympique Lyonnais semble le plus proche de le signer, mais alors que tout était prêt, le FC Bâle débarque dans les négociations et enrôle le jeune «Felipao».



Caicedo prend la décision difficile de quitter l’Équateur. Après avoir reçu le soutien de sa famille, il fait ses bagages et commence à lancer son rêve européen. Les premiers mois sont rudes en Suisse. Difficultés d’adaptation à sa nouvelle vie, nouvelle culture, l’attaquant équatorien ressent le manque de ses proches. Au prix d’efforts, il gagne sa place dans le onze-type bâlois et finit la saison avec un total de 16 réalisations en 44 rencontres jouées. En Suisse, il profite aussi de l’opportunité de mûrir hors des murs du football. Il finit ses études et obtient un diplôme en informatique.

 

 

Après deux ans au FCB, Caicedo accepte l’offre de Manchester City et découvre la Premier League pour une offre de 7 millions d’euros, faisant de lui le joueur le plus cher de toute l’histoire équatorienne. En Angleterre, il joue 33 matches pour City avec un total de 8 buts. Mais au fil du temps, il perd la confiance de son coach Roberto Mancini et part en prêt du côté du Sporting Lisbonne. Sans succès au Portugal, il repart en prêt cette fois-ci à Malaga en 2010, où il score quatre fois.

 

 

La saison suivante est la plus belle pour Caicedo. De nouveau prêté, cette fois-ci à Levante, il réussit une année pleine en inscrivant 14 buts. Chez les «Granotes», il devient rapidement une idole pour les fans et la star de l’équipe. Il reçoit même le trophée de la meilleure recrue de la Liga au terme de la saison 2010-2011. Malgré tout cela, Levante ne peut s’aligner pour le transfert définitif de Caicedo. Le Lokomotiv Moscou met sur la table la somme demandée par City et s’offre l’enfant de Guayaquil. Après deux saisons passées là-bas et onze buts dans sa hotte, le globe-trotter de 25 ans joue désormais pour Al Jazira aux Emirats arabes unis.

 

 

Au niveau international, Felipe Caicedo a fait ses débuts pour «La Tri» en 2005 lors d’un match amical contre l’Italie, alors qu’il n’avait que 16 ans. Il est appelé pour la Copa America 2007 au Venezuela et quatre ans plus tard pour l’édition argentine, il montre de belles facultés en inscrivant deux buts en trois matches. Après cela, il disparaît pendant un an de la sélection nationale.


 

La raison de cette absence : de présumées mauvaises relations avec son coach Reinaldo Rueda, qui pensait que Caicedo affectait la bonne ambiance du vestiaire. Les bonnes performances de l’attaquant du côté de Moscou soulèvent une vague de protestation des fans qui souhaitent son retour. Il est finalement rappelé pour les éliminatoires de la Coupe du monde. Une bonne décision car Caicedo finira meilleur buteur équatorien avec un total de 7 buts.

 

 

Caicedo n’oublie pas d’où il vient. Dans son ancien quartier de Guayaquil, il a créé une fondation nommée «Felipao» pour aider les jeunes enfants en difficulté. Quand il retourne chez lui, il est souvent de passage dans les événements caritatifs pour donner un coup de main aux pauvres, pour en quelque sorte être un «sauveur», comme le sous-entend son deuxième prénom Salvador. Caicedo est un grand fan du Barcelona SC, un des plus grands clubs du pays et à de nombreuses reprises, il a annoncé que son rêve était un jour de jouer pour «l’idole de l’Equateur», comme le club est surnommé.

 

L’attaquant est aussi un entrepreneur qui a lancé récemment sa propre marque de vêtements appelée «Felipao», bien aidé par ses coéquipiers qui jouent parfois les mannequins ou font sa promotion sur les réseaux sociaux. Caicedo a affirmé que son film préféré est la série des «Rocky», qu’il regarde à chaque fois avant les matches. Au Brésil, Felipe Caicedo jouera sa première Coupe du monde et le manque de buteurs en attaque depuis le décès prématuré de Christian «Chucho» Benitez, signifie qu’il sera le fer de lance de «La Tri».

 

Source : France Football