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Les djihadistes poursuivent leur progression vers Bagdad
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Les djihadistes poursuivent leur progression vers Bagdad
Les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont poursuivi jeudi leur progression dans le nord de l'Irak, avançant rapidement vers Bagdad.
L'EIIL s'est déjà emparé ces derniers jours de Mossoul, la deuxième ville du pays, puis de Tikrit, ville natale de l'ancien dictateur Saddam Hussein, ainsi que d'autres villes au nord de la capitale.
La plus grande raffinerie du pays, située à Baïdji au nord-ouest de Tikrit, demeurait jeudi aux mains de l'armée gouvernementale, a assuré le ministre irakien du Pétrole, Abdoul Karim Louaïbi. Mercredi, les exportations de brut irakien au terminal de Bassorah, à la pointe sud du pays, oscillaient autour de 2,6 à 2,7 millions de barils par jour (bpj), a-t-il ajouté.
Jeudi, les djihadistes contrôlaient certains quartiers de la petite ville d'Oudhaïm, à 90 km au nord de Bagdad, la majeure partie des soldats ayant abandonné leurs positions et s'étant repliés en direction d'une ville voisine, Khalis.
"Nous attendons les renforts et sommes résolus à ne pas les laisser prendre le contrôle du secteur. Nous craignons que des terroristes ne cherchent à couper le grand axe qui relie Bagdad au Nord", déclarait un policier à Oudhaïm.
A Tikrit, plus au nord, les insurgés ont mis sur pied des conseils militaires chargés de diriger les villes passées sous leur contrôle, ont rapporté des habitants.
"Ils sont arrivés par centaines dans ma ville et ont assuré qu'ils n'étaient pas là pour faire couler le sang ou se venger mais qu'ils voulaient engager des réformes et instaurer la justice. Ils ont choisi un général en retraite pour diriger la ville", a déclaré une personnalité d'une tribu à Alam, au nord de Tikrit.
"'Notre destination finale sera Bagdad, la bataille décisive se jouera là-bas', voilà ce que répète le chef des djihadistes", a-t-il ajouté.
La sécurité a été renforcée à Bagdad afin d'empêcher les djihadistes sunnites d'atteindre la capitale, dominée par les chiites. Le parlement doit se réunir ce jeudi en session extraordinaire pour décréter l'état d'urgence, ce qui donnera au Premier ministre Nouri al Maliki, chiite, les coudées plus franches pour combattre les insurgés.
A Sadr City, immense bidonville chiite de Bagdad, on commence à stocker des armes en prévision de combats face à l'EIIL.
Réunion des ambassadeurs de l'OTAN
Les insurgés sunnites contrôlent désormais 10 à 15% du territoire irakien, en excluant le Kurdistan autonome. Les forces kurdes ont annoncé de leur côté, jeudi, qu'elles contrôlaient désormais la totalité de la grande ville de Kirkouk, après le retrait des forces irakiennes. Métropole de 1,2 million d'habitants, Kirkouk est au coeur d'une région pétrolière.
Environ 500.000 Irakiens ont fui Mossoul, ville de deux millions d'habitants, et la province environnante, Ninive, cherchant pour une grande part refuge au Kurdistan autonome.
Nouri al Maliki a estimé que la chute de Mossoul découlait d'un "complot" et a assuré que les soldats qui avaient abandonné leurs postes seraient punis. Des Irakiens se portent volontaires dans plusieurs provinces pour rejoindre les rangs de l'armée dans leur lutte contre EIIL, a-t-il dit par ailleurs.
Le gouverneur de Mossoul a accusé Maliki de ne pas avoir fait ce qu'il fallait pour déjouer la menace de l'EIIL, malgré les avertissements.
"L'entrée de l'EIIL dans Mossoul s'est fait à partir du désert syrien", a dit Assil al Noudjaïfi.
"Il y a des camps dans le désert et nous avons demandé à maintes reprises au gouvernement de bombarder ces camps au lieu d'attirer l'EIIL dans les villes pour le combattre", a-t-il accusé.
A Mossoul, 80 Turcs sont toujours captifs de l'EIIL, et Ankara a menacé de représailles si du mal était fait aux otages, parmi lesquels figurent des diplomates et des enfants.
Les ambassadeurs des pays de l'Otan ont tenu une réunion d'urgence mercredi soir à Bruxelles à la demande de l'Otan et le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a eu un entretien avec le vice-président américain, Joe Biden, sur la situation.
Jeudi matin, le ministre turc de la Justice, Bekir Bozdag, a déclaré que le gouvernement d'Ankara n'envisageait pas de demander un nouveau mandat pour mener une éventuelle opération militaire en Irak.
Le mandat parlementaire qui permet d'ores et déjà à la Turquie de mener des opérations militaires en Irak expire en octobre. Il a été élaboré pour permettre à Ankara de frapper les bases arrière des militants kurdes du PKK dans le nord de l'Irak.
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