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Maracana : Un stade, un mythe...

16 juin 2014, 11:17

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Maracana : Un stade, un mythe...

Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ce magnifique temple du football qu’est le Maracana. Quand on parle du football au Brésil, forcément ça passe par le fameux stade situé au coeur de Rio. Un lieu incontournable que tout amateur de ballon rond doit connaître, ou à la limite, en avoir entendu parler. Et, rien qu’à l’évocation de son nom, ça donne la chair de poule, vu l’immensité démesurée de son architecture qui lui vaut une place dans la catégorie des monuments historiques.

 

Devant l’entrée principale du stade Maracana trône une statue avec le trophée Jules Rimet qui appartient au Brésil.

 

L’histoire du football brésilien passe naturellement par le Maracana. Sa réussite aussi bien que ses déboires. Ses grands matches et son histoire font de cette enceinte un stade pas comme les autres. «Il n’y a pas plus grand stade en termes d’histoire, de réputation et de prestige dans le monde que le Maracana. D’ailleurs il est connu mondialement au même titre que le Pain de Sucre ou le Chris rédempteur à Rio», raconte Eduardo, un retraité à l’ombre des arbres.

 

Pour les Brésiliens, le Maracana est plus qu’un simple stade «Tous les jours, je traverse devant et je m’arrête un instant pour regarder les gens qui viennent voir ce stade et le photographier comme une merveille du monde. Cela veut tout dire. C’est un lieu qui a un vécu comme d’autres n’en ont pas. Il n’y a rien de comparable dans le monde», insiste Isaias qui habite deux pâtés de maison du lieu.

 

 

De 220 000 à 74 698

 

Jour de match, comme hier (dimanche 15 juin) lors du premier match de la Coupe du Monde à Rio entre Argentine et Bosnie-Herzégovine, ou non, il règne une atmosphère particulière dans les environs de Maracana. «C’est ça le charme de ce stade. Quand il y a un derby de la ville entre le Flamengo et Fluminense, c’est de la folie. Même sans match,ce stade dégage quelque chose de vraiment exceptionnel. C’est un lieu culte a d’ailleurs abrité les obsèques de Garrincha», explique Carlos, un Argentin vivant à Londres mais venu au Brésil pour affaires.

L'impressionnant Maracana vu de l'intérieur.

 

Cependant, ils sont nombreux à reconnaître que le Maracana, relifté dans le cadre de la Coupe du monde, n’est plus le même. «Il a perdu de sa spécificité. Et sa capacité a été réduite de plus de moitié et puis, avant on était tous debout alors que désormais ce sera des places assises. Autrefois, l’ambiance était bien plus palpable. On ressentait le stade vibrer avec l’effervescence du public», relate Rodrigao, qui se vante d’avoir assisté à la finale du Mondial 1950 perdue par le Brésil devant l’Uruguay, un 16 juin qui est resté dans l’histoire comme le Maracazano.

 

Habituellement, le Maracana reste un emplacement incontournable pour sportif de tout genre. Chaque matin et après-midi, les sportifs amateurs se côtoient autour du stade. Entre les coureurs et les marcheurs se faufilent les cyclistes et les skateurs. Durant toute la journée, ce sont les vendeurs à la sauvette qui investissent les lieux aux côtés des fidèles des églises évangéliques venus prêcher et vendre les écrits bibliques. «C’est ainsi tous les jours», indique Isaias.

Le Maracana avant le premier match opposant l'Argentine à la Bosnie-Herzégovine.

Peu de stades au monde peuvent prétendre avoir un tel vécu. Avec son enceinte gigantesque et son architecture auguste, le Maracana rassemble tout le carioca et fait la fierté non seulement du Brésil mais de toute l’Amérique latine. Construit pour la Coupe du monde de 1950, ce nouveau temple du football de 220 000 spectateurs fut, dans un premier temps, appelé Estadio Municipal avant de prendre le nom du quartier où il se situe, soit le Maracana, pour ensuite s’appeler jusqu’à maintenant Estadio Mario Filho avec une capacité réduite de 74 698 personnes depuis sa rénovation dans le cadre de ce présent Mondial.

 

Le Maracana a tout pour être une légende. «C’est un lieu privilégié pour tous les Brésiliens, mais surtout pour moi. C’est là que j’ai marqué mon premier but pour les Auriverde contre l’Argentine,et aussi où j’ai marqué mon1 000e but professionnel des années plus tard. Quelque1 700 personnes ont joué sur ce terrain et l’aura de cet endroit est extraordinaire.» Cette célèbre phrase de Pelé résume parfaitement ce que peut représenter ce stade qui figure parmi les cinq sites touristiques les plus visités de Rio.