Les forces alliées à l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont très certainement commis des crimes de guerre en exécutant des centaines d'hommes non directement impliqués dans les combats en Irak, a déclaré lundi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay.

Des informations concordantes montrent que des soldats, des conscrits, des policiers et d'autres qui s'étaient rendus ou avaient été faits prisonniers, ont été sommairement exécutés ces cinq derniers jours, déclare le Haut-Commissaire dans un communiqué.

"Bien que les chiffres ne puissent pas encore être vérifiés, cette série apparemment systématique d'exécutions de sang-froid, pour la plupart menées dans divers endroits du secteur de Tikrit, équivaut de façon pratiquement certaine à des crimes de guerre", ajoute-t-elle.

Les islamistes ont également exécutés à Mossoul 13 imams qui refusaient de faire allégeance à l'EIIL, précise Navi Pillay.

Au terme d'une percée fulgurante, les djihadistes sunnites de l'EIIL se sont emparés d'une partie du nord de l'Irak et se dirigent vers la capitale Bagdad. L'EIIL souhaite établir en Irak et en Syrie un califat fondé sur une interprétation stricte des préceptes de l'islam.

"Le langage provocateur utilisé par l'EIIL, qui parle de 'liquider des troupeaux de moutons' et avive les tensions communautaires, vise clairement à semer le chaos et faire couler le sang dans le pays", a-t-elle ajouté.

Dans la journée, Navi Pillay avait déclaré à la presse que la situation dans le pays nécessitait une "action globale".

Prié de dire si elle voulait que le dossier irakien soit transmis à la Cour pénale internationale (CPI), elle n'a toutefois pas répondu. Elle a dit qu'elle voulait d'abord établir les faits.

Elle a aussi suggéré que le gouvernement irakien du chiite Nouri al Maliki avait peut-être contribué à la percée soudaine de l'EIIL.

"J'ai signalé et condamné de nombreuses fois le nombre choquant d'exécutions menées par le gouvernement irakien", a déclaré Navi Pillay.