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Le trafic de drogue sera intégré au PIB français

18 juin 2014, 13:31

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Le trafic de drogue sera intégré au PIB français

L'Insee s'est refusé à inclure les revenus du trafic de drogue dans son nouveau calcul du produit intérieur brut (PIB) de la France mais le fera quand il remettra son évaluation du revenu national à la Commission européenne pour se mettre en conformité avec les nouveaux règlements communautaires.

 

L'institut a revu en hausse de 3,2% le niveau du PIB français le 15 mai sur la base d'un nouveau Système européen de comptes (SEC) et d'une actualisation de ses propres données.

 

La principale évolution par rapport à la méthode antérieure tient à la comptabilisation de la recherche et développement comme un investissement et non plus comme une "consommation intermédiaire", ce qui a un effet positif sur le niveau du PIB.

 

Mais le SEC 2010 prévoit aussi la prise en compte d'activités illicites comme la drogue et la prostitution, ce que font déjà plusieurs pays, notamment en Europe du Nord, sur le point d'être rejoints par le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne.

 

L'Insee, qui publie mercredi son rapport sur les comptes de la nation en 2013, déclare n'avoir pas voulu les suivre en faisant valoir que seules doivent être considérées les activités illégales "qui résultent d'un échange librement consenti", ce qui n'est pas selon lui le cas de la drogue au vu de la relation de dépendance que crée sa consommation.

 

"Mais au niveau européen, la règle qui s'impose c'est de considérer que le trafic de drogue doit être dans le PIB", reconnaît Eric Dubois, directeur des études et des synthèses économiques de l'Insee.

 

Cela conduira l'institut à l'intégrer dans le calcul du revenu national brut qu'elle fera parvenir en septembre à la Commission européenne et qui sert à déterminer les contributions de chaque Etat membre au budget de l'UE.

 

Il s'appuiera pour cela sur les "chiffres existants", notamment ceux de l'Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT), indique Eric Dubois.

 

Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, avait estimé fin 2012 à deux milliards d'euros le chiffre d'affaires de la drogue en France, soit l'équivalent de près de 0,1% du PIB.

 

S'agissant de la prostitution, l'Insee affirme qu'une bonne partie des revenus est incluse dans son estimation de ce qui relève du travail au noir, déjà pris en compte dans le PIB.

 

Elle entend ignorer en revanche que qui relève de la "prostitution de rue" qui est "plutôt le fait de réseaux mafieux et relève de la traite de personnes, notamment en situation irrégulière".