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Deux jeunes femmes qui n’ont pas froid aux yeux

18 juin 2014, 13:50

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Deux jeunes femmes qui n’ont pas froid aux yeux

 

ÉMILIE ROSE LTD. C’est le nom qu’ont donné Mishma Ponnusami et sa partenaire en affaires, Deeksha Puttur, au business qu’elles ont incorporé il y a tout juste deux mois. Se mettre à leur compte, c’était leur ambition depuis l’université, bien que ce partenariat soit né après quatre années d’expérience sur le terrain environ.

 

Elles ont toutes deux travaillé pour de grandes enseignes de textile pour affiner leurs connaissances et se familiariser avec les rouages industriels. Aujourd’hui, elles sont fières d’avoir réussi le pari, en lançant à la fois leur entreprise et leur première boutique installée dans le bâtiment commercial de Kinoo House, au cœur de la capitale.

 

Entre 2008 et 2011, l’amitié bourgeonne entre ces deux jeunes. Elles ont des affinités et partagent un même rêve pour l’entrepreneuriat. Les deux femmes entamaient alors à peine leur BSc in TextileTechnology. «J’avais pris connaissance de cette filière lors d’un career guidance organisé par le collège que je fréquentais, et depuis je savais c’est ce que je voulais faire comme études supérieures», nous raconte Mishma.

 

Elle n’a pas été déçue: ces années de formation ne pouvaient que l’équiper pour faire carrière dans l’industrie du textile et surtout pour acquérir une vision précise et complète de la filière textile-habillement. Quant à Deeksha, après sa licence en textile, elle avait décidé de pousser encore plus loin ses connaissances en accédant à un Masters in Project Management qu’elle vient de compléter.

 

Diplômes en poche, ces deux partenaires, qui ont aujourd’hui 26 et 28 ans respectivement, se taillent une réputation sur le marché local grâce à leur enseigne Émilie Rose. Si pour démarrer les choses n’ont pas été aussi… roses, elles sont bel et bien déterminées à se plonger dans l’univers du business qui comporte des risques… «Nous avons cherché à avoir recours à des emprunts pour démarrer notre affaire. Vu qu’aucune porte ne s’ouvrait, nous nous sommes limitées à nos petites économies», raconte Deeksha.

 

Fort heureusement que l’emplacement loué comprenait déjà des aménagements de base pour une boutique de vêtements, disent-elles. Cela leur a permis de réduire leur budget d’investissement. Si le premier mois d’opération a été très serré financièrement, le mois suivant a vite indiqué une croissance. Le chiffre d’affaires risque certes de ne pas être aussi brillant cette année, mais la machine est lancée.

 

Investissements réfléchis

 

Le tandem se partage de lourdes responsabilités. Deeksha se concentre sur la production des collections dévoilées, pendant que Mishma gère le commerce. «Notre choix s’est porté vers le segment des femmes qui travaillent, celui du corporate wear. Et grâce à nos connaissances techniques nous apportons une grande valeur ajoutée tant au niveau de nos matériaux – tissus, fils, accessoires, etc. – que nos créations. Nous mettons nos connaissances en valeur pour le bénéfice du client, avec un bon rapport qualité prix», explique Mishma.

 

Ces deux cerveaux mis ensemble donnent des résultats de taille. «Cela demande certes beaucoup de travail et de sacrifices, car pour l’instant nous ne sommes qu’un duo qui exécute le travail d’une dizaine de personnes. Créer les designs, faire le patronage, produire, et s’occuper à la fois du commerce», explique Deeksha. Et ce n’est pas tout. À peine sur le marché, Émilie Rose Ltd est victime du commerce illégal présent dans la capitale.

 

C’est une dure réalité auquel il faut faire face, disent-elles. Mais elles font avancer leur business à tête reposée. «Nous faisons des investissements réfléchis, rien n’est laissé au hasard. D’ailleurs nous resterons dans les normes. Même si d’autres choisissent de contourner les règles, les permis… nous n’irons pas à l’encontre de nos valeurs fondamentales.» C’est bien là la preuve que nous avons affaire à de jeunes battantes. «Nous réfléchissons beaucoup avant de prendre des décisions, mais une fois lancées rien ne peut nous arrêter», conclut le tandem.