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L'armée irakienne se prépare à lancer une contre-offensive

20 juin 2014, 14:34

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L'armée irakienne se prépare à lancer une contre-offensive

Les forces gouvernementales irakiennes se rassemblaient au nord de Bagdad vendredi en vue de lancer une contre-offensive contre les djihadistes sunnites dont la progression fulgurante dans le nord du pays a incité les Etats-Unis à renvoyer des conseillers militaires en Irak.

 

Le président Barack Obama s'est dit prêt à mener une "action militaire ciblée et précise" en Irak et à dépêcher jusqu'à 300 conseillers militaires pour aider les autorités irakiennes à tenir tête à l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), tout en appelant le Premier ministre chiite Nouri al Maliki à sortir de sa logique communautariste.

 

Près de Samarra, où la ligne de front entre djihadistes et forces gouvernementales s'est figée ces derniers jours, à une centaine de kilomètres au nord de Bagdad, le gouverneur de la province de Tikrit, un des rares sunnites à soutenir Nouri al Maliki, a déclaré vendredi aux soldats que l'heure de la contre-attaque était arrivée.

 

"Aujourd'hui, nous allons marcher sur Tikrit, Charkat et Nineveh. Rien n'arrêtera ces troupes", a lancé Abdallah al Djibouri, selon des images retransmises par la télévision d'Etat.

 

Tikrit, ville natale de l'ancien dictateur Saddam Hussein, est tombée entre les mains de l'EIIL peu après Mossoul, capitale de la province de Ninive, à la faveur de la progression des insurgés dans la vallée du Tigre, peuplée majoritairement de sunnites qui se sont ralliés à la cause des djihadistes pour se débarrasser du pouvoir chiite.

 

Selon le gouverneur, les autorités de Bagdad ont massé 50.000 hommes dans la région de Samarra, où se trouve la Mosquée d'or, haut lieu de l'islam chiite.

 

Combats à Baïdji

 

Le renfort de miliciens chiites, dont certains sont rentrés de Syrie où ils combattaient aux côtés des troupes du président Bachar al Assad, et de "volontaires" qui ont répondu à l'appel du plus haut dignitaire chiite du pays a permis à l'armée de se ressaisir après la débandade et les désertions massives du début de l'offensive sunnite.

 

"La stratégie des derniers jours a constitué à établir une nouvelle ligne défensive pour arrêter la progression de l'EIIL", a dit à Reuters un proche de Nouri al Maliki. "Nous avons réussi à freiner leur avancée et nous allons maintenant essayer de reprendre les territoires perdus inutilement."

 

Des combats avaient encore lieu vendredi à Baïdji, à une centaine de kilomètres au nord de Samarra, où, d'après des habitants, les forces gouvernementales ont réussi à contenir les combattants sunnites qui s'étaient emparés jeudi des trois-quarts de la plus grande raffinerie du pays.

 

À Doulouiya, entre Bagdad et Samarra, un hélicoptère a tiré vendredi matin des missiles sur plusieurs maisons, tuant une femme, selon des habitants. La police a indiqué que l'armée lui avait dit que le pilote responsable de cette attaque avait reçu de mauvaises coordonnées.

 

L'appui des conseillers américains pourrait permettre à l'armée irakienne de gagner en efficacité mais Barack Obama, sans exclure des frappes aériennes "ciblées", a prévenu qu'il n'était pas question pour les États-Unis de renvoyer des troupes au sol.

 

"Nous n'avons pas la possibilité de régler simplement ce problème en envoyant des dizaines de milliers de soldats et en consentant de nouveau aux sacrifices de sang et d'argent déjà consentis en Irak", a-t-il dit.