Puisque football et religion font bon ménage au Brésil, qu’en est-il des autres religions ? Celles qui sont minoritaires ici, comme l’islam ? Un saut à la grande prière du vendredi, le Jummah, promettait d’éclairer nos lanternes à ce sujet.

Il y avait bien la grande mosquée située à Santa Barbara, à Jardim Sao Francisco, mais le plus simple pour nous était de nous rendre à celle de la rue Guaianases, près du quartier africain. Une petite mosquée pouvant accueillir environ 200 personnes, fréquentée en grosse majorité par la communauté africaine, dont deux ou trois membres portent des maillots de la Seleçao.

Si le sermon (khutbah) qui précède la prière est naturellement en arabe, il y a aussi une traduction en portugais pour mieux faire passer le message aux fidèles. Une tâche qui incombe à Chris, qui vient du Zanzibar, et qui officie comme deuxième imam.

Chris, imam d’une mosquée à Sao Paulo.

«On est au Brésil et il faut se faire comprendre auprès des fidèles dans leur langue maternelle. Si on ne parle qu’en arabe, les gens ne comprendront pas», expliqueChris, qui parleaussi anglaiset connaîtmême bien Maurice. Il est pressé. Après avoir pris sa pause déjeuner pour le Jummah, il doit vite filer travailler.

Il souligne qu’ici, les musulmans ont beaucoup de difficulté à trouver de la nourriture halal et même quand on en trouve, elle coûte très cher. Interrogé sur l’impact de la Coupe du monde sur les musulmans du Brésil, il rétorque que ça ne change rien à leur vie, sauf qu’ici, les femmes ne sont pas vêtues convenablement et que les gens passent surtout leur temps à faire la fête dans les rues.

Le Ramadan, qui commence dans quelques jours, ne changera pas grand-chose à ses habitudes : «Il n’y a aucun problème pour nous. Ramadan ou pas, on a l’habitude de le faire. Il n’y aque nous qui savons que c’est le Ramadan, pour les Brésiliens,c’est un jour normal.»