Luis Suarez n’a pas encore sa statue du Chili. Mais à ce rythme-là Santiago devrait bientôt s’orner d’un Suarez coulé dans du bronze. Hier encore El Pistolero a fait feu de tous bois, éliminant pratiquement à lui seul l’Angleterre. Et pourtant on ne peut pas dire que les défenseurs anglais n’avaient pas été prévenus !

Tout ceux qui suivent le football anglais le savent. Suarez, prédateur des surfaces né, est un buteur comme on n’en voit qu’une fois par décennie. Et pourtant, hier, les défenseurs anglais lui ont laissé une liberté de manoeuvre incompréhensible. Alors qu’au même moment, vous l’avez sans doute remarqué, Rooney a joué tout le match avec un garde corps sur le dos. Doutaient-ils de sa forme du moment ? Ont-ils été intoxiqués par la photo de Suarez en fauteuil roulant qui a circulé sur Internet suite à son opération ? Ou n’y avait-il, tout simplement, rien à faire ?

Luis Suarez, hier, était dans un de ces jours où tout lui réussit et face à ça, personne n’aurait pu inverser le cours des événements. On peut souhaiter bien du plaisir aux défenseurs qui vont croiser sa route dans les prochains matches. Le bonhomme joue le meilleur football de sa carrière en ce moment. Et si d’ici la fi nale il ne mord personne, l’Uruguay peut nourrir les espoirs les plus fous.

Et l’Angleterre ? Ayo zotto, mais c’est quoi ce semblant d’équipe ? Roy Hodgson n’a manifestement rien tiré comme leçon de la défaite contre l’Italie. Jamais le XL anglais n’a paru être dans l’urgence d’un match qu’il fallait absolument gagner. Empruntée, sans liant entre les lignes, inexistante ou presque en attaque, la sélection anglaise a fait peine à voir.

Il va falloir, Roy, être un peu ambitieux pour le troisième match – qui peut encore être qualifi catif si l’Italie leur faisait une petite faveur– et oser un peu bonhomme. Un milieu Berkley-Rooney-Oxlade-Chamberlain-Wilshere, ça a plutôt de l’allure non ? Alors autant y aller franco pour ne pas nourrir de sombres regrets. Car, entre vous et moi, cette équipe anglaise est pétrie de talent. Il y a un blocage quelque part…

Un peu plus tôt, la Côte d’Ivoire est tombée dans les travers des équipes africaines. Le regretté Mamade Elahee le disait toujours, le jour où les Africains apprendraient à cadrer leurs tirs, la face de la planète foot changera. Ce fut un peu ça hier, avec des Africains qui ont beaucoup essayé mais ont, encore une fois, raté l’essentiel. Mais ce fut un match extrêmement plaisant avec deux équipes spectaculaires et une, la Colombie, implacable quand il s’agit de tirer au but et de convertir ses chances. Mais la Côte d’Ivoire conserve toutes ses chances. Et si les hommes de Sabri Lamouchi se mettaient au diapason de Gervinho, ça devrait être suffisant pour passer.

Enfin, à tous les courageux qui ont regardé Japon-Grèce, chapeau ! Le seul mérite de ce match : la Colombie est qualifiée pour le prochain tour.