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Lloris a imposé son propre ton

2 juillet 2014, 19:26

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Lloris a imposé son propre ton
Au début du Mondial, l'incertitude planait sur la forme d'Hugo Lloris et sur sa capacité à pleinement assumer le capitanat des Bleus, mais le gardien de l'équipe de France rassure au fil des matches et impose même désormais sa façon bien à lui de se comporter en leader.
 
On ne le sentait pas dans son assiette à l'entame de sa deuxième Coupe du monde. Peut-être était-ce dû à sa drôle de saison avec Tottenham, où ses très nombreux arrêts ne l'ont pas empêché d'encaisser 58 buts en 45 matches.
 
Ou peut-être à une forme d'appréhension née du souvenir du cauchemar sud-africain d'il y a quatre ans. Peut-être enfin au poids de ce brassard, à porter sur le terrain, dans le vestiaire et en dehors, notamment face à la presse, à qui les joueurs n'ont eu de cesse de présenter le "grand frère" Patrice Evra comme le vrai chef de la bande.
 
C'est un peu tout cela à la fois qui explique l'impression de mal-être et le regard inquiet d'un jeune homme dont on oublie qu'il n'a que 27 ans.
 
Sur le terrain, ses mains ont été par instants fébriles contre le Honduras (3-0) et la Suisse (5-2), lors des deux premières rencontres qui ont pourtant mis les Bleus sur la voie royale vers les huitièmes de finale.
 
Si les deux seuls buts qu'il a pris en quatre matches ne lui sont pas véritablement imputables -un coup franc bien placé de Dzemaili et un duel perdu face à Xhaka-, ses interventions précédentes n'avaient pas eu le tranchant ni la sûreté dont il a fait preuve lors de la campagne qualificative pour ce Mondial.
 
L'histoire ne retiendra que la date du 19 novembre dernier pour trouver les raisons de la présence des Bleus au Brésil cet été; il serait pourtant injuste d'oublier à quel point le Niçois fut décisif, hormis un soir "sans" au Belarus dû à une gastro-entérite, pour permettre à la France de ne pas sombrer avant le barrage contre l'Ukraine.
 
- Son propre ton -
 
A cause des deux buts encaissés face à la Nati, Lloris a un peu joué les rabat-joie en zone mixte juste après cette victoire euphorisante: "Je reste un gardien, ça ne fait pas plaisir, surtout qu'ils sont évitables".
 
Dans les coursives du stade Fonte Nova de Salvador de Bahia, c'est un nouveau Lloris qui est apparu. Plus du tout lisse ou effacé, mais allant parfois contre le vent et proposant une analyse différente.
 
Après une troisième rencontre contre l'Equateur (0-0) durant laquelle il a recouvré une forme de sérénité dans ses cages, l'ancien Lyonnais a sorti le gros match quand il le fallait contre le Nigeria (2-0). Non pas que les assauts des Super Eagles aient été incessants, mais ses prises de balles, son placement et ses sorties aériennes ont été impeccables quand il le fallait.
 
De nouveau dissuasif dans les cages, Lloris, qui n'apprécie guère l'exercice de la conférence de presse, notamment celle d'avant-match, a encore usé du contre-pied devant les journalistes après la rencontre, en défendant -en bon capitaine et aussi en bon relais de Deschamps- Giroud, jugé décevant quand son remplaçant Griezmann recevait des éloges. "Olivier a tapé, tapé, tapé sur les défenseurs et ensuite ceux qui sont entrés ont fait du bien", a-t-il rétabli.
 
Si dans le vestiaire son autorité se fait manifestement entendre, comme lorsqu'il a recadré Paul Pogba, à deux doigts du carton rouge, à la mi-temps de France-Honduras, c'est à chaud que Lloris montre au monde extérieur qu'il est le capitaine, quand Evra, lui, ne s'arrête jamais pour s'exprimer.
 
Le portier des Bleus est probablement fait d'un bois différent, mais avec désormais 61 sélections au compteur, autant que son aîné, l'expérience et la maturité lui ont permis d'imposer son propre ton dans le discours.
 
Mais en quart de finale contre l'Allemagne, vendredi au Maracana, ce sont avant tout ses arrêts qui compteront.