A Clairfonds n° 2, Vacoas, c’est une jardinière aux doigts de fée qui nous a accueillis dans sa pépinière, « Elegance Plants », où les espèces cultivées avec amour respirent la santé.

Myciculture

Le jardin de Premila Bucktowar, à Clairfonds n° 2, Vacoas, est un régal pour les yeux : il regorge de fleurs multicolores, avec pour point focal un magnifique Holmskioldia et ses petits cônes rouge orangé, semblable à un buisson ardent. Dès le portail d’Elegance Plants franchi, nous pouvons aussi admirer les fruits mûrs d’un mandarinier, porte-drapeau des autres fruitiers de l’exploitation alors que les plantes craignant le soleil direct – fougères, Alocasia, orchidées, anthuriums – ont-elles été mises sous serre. Employée d’usine pendant une trentaine d’années, la maîtresse des lieux est contrainte de trouver une autre occupation il y a sept ans, à la suite d’une opération au pied. Elle se lancera d’abord dans la culture de pleurotes qu’elle pratique encore aujourd’hui. Elle s’approvisionne en sacs de substrat déjà ensemencés auprès de la Mushroom Unit de l’Agricultural Research and Extension Unit (AREU), à La Brasserie. Au bout d’une semaine, nous dit Premila, les champignons commencent à fructifier et la récolte se prolonge pendant deux mois. Sa clientèle les achète directement à son domicile ou lorsqu’elle les vend au marché. Avant de s’engager dans la myciculture, notre hôtesse a suivi un cours dispensé par l’AREU et son époux Anand qui est planteur de légumes lui a construit des étagères en bois pour y placer ses « cocons » de pleurotes.

À l’abri du soleil

(Photo 1)

(Photo 2)

(Photo 3)

Lorsqu’on voit le jardin de Premila Bucktowar, on ne peut que s’étonner du fait qu’elle s’est mise à l’horticulture il y a seulement trois ans. Depuis, elle écoule ses plantes de chez elle ou lors des exposventes de la Mauritius Horticultural Society. Elle se fait alors aider par son fils Nuvin et sa belle-fille, Asha. Une bonne partie de la cour, à Clairfonds, est sous serre. On peut y admirer des fougères, incluant divers Adiantum (photo 1) et leurs vertes frondes éthérées. Premila met aussi à la disposition de sa clientèle des sabots de Vénus (Paphiopedilum) (photo 2), orchidées au labelle caractéristique, joliment coiffées et le lis d’Amazonie (Eucharis grandiflora) (photo 3), que l’on confond souvent avec les narcisses. En guise de compost, notre hôtesse a eu la bonne idée de réutiliser le substrat de ses sacs de pleurotes, largement constitué de bagasse. Ainsi nourrie, la terre fait des merveilles.

En miniature

(Photo 4)

(Photo 5)

Tous deux de la famille des aracées, l’anthurium (photo 4) et le philodendron (photo 5) nous réservent parfois des surprises… de taille ! En témoignent ces deux variétés commercialisées par Elegance Plants.

Garden party

(Photo 6)

(Photo 7)

(Photo 8)

Si notre hôtesse nous confie que parmi toutes les plantes à fleurs qu’elle cultive, elle a une préférence pour l’ixora, force est de constater que les autres ne déméritent pas en termes de beauté et de variété. Côté soleil, le kalanchoe (Kalanchoe blossfeldiana) (photo 6) apportera de la gaieté à une rocaille ou un rebord de fenêtre grâce à ses différentes couleurs – fuchsia, rouge, jaune, orange ou blanc. Puis, le port retombant et la floraison spectaculaire du cactus de Noël (Schlumbergera × buckleyi) (photo 7) en font une plante idéale pour une suspension ou une balconnière. Enfin, la marguerite du Cap (osteospermum) (photo 8), avec sa corolle mauve, donnera du peps à une plate-bande un peu terne.

Curiosité

À l’heure où l’on parle d’autosuffisance alimentaire, voici une alternative intéressante à la pomme de terre : la pomme de l’air (Dioscorea bulbifera), aussi appelée ‘pomme-en-l’air’ à la Réunion et ‘pomme Edward’ aux Seychelles. Cette grimpante, produit des tubercules aériens que l’on consommera volontiers en curry, en salade ou sous forme de frites, nous explique Premila Bucktowar. Chez elle, la plante a pris pour support de croissance un letchi.

Vous avez vous aussi un beau jardin, écrivez-nous à julie.rivet@lexpress.mu