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Romero en plein paradoxe
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Romero en plein paradoxe
Drôle de saison pour le gardien Sergio Romero, qui s’apprête à disputer avec l’Argentine une finale de Coupe du monde contre l’Allemagne, dimanche à Rio de Janeiro, après avoir ciré le banc à Monaco durant un an.
Il y a de quoi devenir schizophrène pour le portier âgé de 27 ans. En Principauté où il a débarqué en 2013, il a dû se contenter d’apparitions en Coupes ou des rares espaces laissés par le titulaire du poste Danijel Subasic. En tout et pour tout, neuf matches, toutes compétitions confondues, dont des rendez-vous pas très glamours face à Vannes ou Chasselay.
Mais cette doublure de luxe se transforme en n°1 dès qu’elle enfile la tunique albiceleste, jusqu’à stopper deux penalties et devenir le héros de la qualification argentine mercredi dernier, en demi-finale contre les Pays-Bas. Un paradoxe pour celui qui a rongé son frein en Ligue 1 tout au long des douze mois écoulés.
Dans l’esprit du sélectionneur Alejandro Sabella, Romero est toujours resté le taulier. Mais à l’ASM, où il a été prêté par la Sampdoria Gênes (avec option d’achat), il a été maintenu dans l’ombre. Claudio Ranieri, sans doute par défi envers ses dirigeants et le propriétaire russe, le milliardaire Dmitry Rybolovlev, n’a jamais daigné modifier sa hiérarchie au profit d’un joueur dont il n’a pas réellement souhaité la venue. «Subasic reste le n°1. Après, c’est l’autre», avait déclaré le technicien italien à son arrivée l’été dernier, ce qui en disait long sur sa joie à l’idée de l’accueillir.
Romero tient sa revanche puisque Ranieri, remplacé par Leonardo Jardim, a plié bagage au terme du Championnat de France (2e derrière le Paris SG), alors que lui accède à la finale de l’épreuve reine avec la possibilité d’accrocher une troisième étoile à la tunique albiceleste et de se remettre en selle en vue du mercato.
Si sa situation à Monaco avait de quoi intriguer, le voir défendre les buts argentins depuis 2009 n’est pas vraiment une surprise, «Chiquito» ayant toujours brillé en sélections de jeunes. Vainqueur du Mondial U20 en 2007, il a remporté la médaille d’or olympique l’année suivante à Pékin avec le futur quadruple Ballon d’Or Lionel Messi, dont il est devenu très proche. En 2009, il est sacré champion des Pays-Bas avec l’AZ Alkmaar.
Romero, qui a survécu au naufrage argentin en quart de finale de la Coupe du monde 2010 contre l’Allemagne (4-0), n’est pas une référence mondiale à son poste mais il inspire visiblement confiance à ses coéquipiers du haut de ses 192 cm, malgré un style pas toujours très académique. Après des débuts plutôt rassurants au Brésil, il a donné des sueurs froides à ses partenaires.
Pas de quoi toutefois remettre en cause l’ordre établi, les réservistes Mariano Andujar (Catane) et Agustin Orion (Boca Juniors) ne s’étant jamais imposés. Romero n’a pas la prétention de supplanter dans le coeur des argentins le modèle absolu, Ubaldo Matildo Fillol, lauréat en 1978.
La simple évocation d’une possible victoire finale, le 13 juillet au Maracana de Rio de Janeiro, lui inspire pour l’instant de l’incrédulité. «Ce serait de la folie», affirme-t-il. Mais au vu de sa saison, ce serait surtout un sacré pied de nez.
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