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Allemagne – Klose : Champagne plutôt que 16

11 juillet 2014, 17:05

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Allemagne – Klose : Champagne plutôt que 16

A 36 ans, Miroslav Klose veut enfin goûter à l'ivresse suprême: son record des 16 buts dans la compétition reine, c'est de la petite bière à côté d'une Coupe du monde entre les mains.

 

Seul un capiteux rendez-vous comme celui contre l'Argentine en finale du Mondial-2014, dimanche au Maracana, est susceptible de dérider le sobre attaquant, qui boit "rarement".

 

"Je suis si vieux que je ne peux rien garantir, a-t-il prévenu jeudi en conférence de presse. Si on est vraiment champions du monde, il y aura sans doute du laisser-aller, si on y arrive, je peux être pris par le démon de la fête".

Le record

 

Le vieux renard malicieux est revenu sur son exploit détrônant Ronaldo, présent à Belo Horizonte pour le "Mineirazo" (le déjà mythique 7-1 infligé au Brésil en demi-finale), là où le Fenômeno avait commencé sa carrière: "C'est évidemment amer pour lui, et alors qu'il était dans le stade, que je le dépasse contre le Brésil, mais il m'avait envoyé un message de bienvenue dans le club des 15, et moi je dis Bienvenue Miroslav Klose dans le club des 16, et vous y êtes tous chaleureusement invités".

 

Klose, par ailleurs meilleur buteur en équipe d'Allemagne (71 buts en 136 sélections), devant le légendaire Gerd Müller, n'a cependant pas tari d'éloges sur Ronaldo: "C'était un joueur extraordinaire, c'était l'attaquant le plus complet, il avait tout ce qui fait un attaquant, avec une personnalité fantastique".

 

Mais c'est désormais son coéquipier, Thomas Müller, qui marche sur les traces de "Miro" avec déjà 10 buts au compteur, à seulement 24 ans (5 en 2010, autant en 2014). "Si Müller y arrive pour la deuxième fois, on sera tous contents, mais il a déjà dit qu'il avait déjà ce Soulier d'Or" (offert au meilleur buteur du tournoi), a commenté Klose.

 

Et le vétéran, qui a déjà réussi son pari individuel en marquant les deux buts (contre le Ghana et le Brésil) qui le portent au pinacle des buteurs du Mondial, de plaisanter: "Moi aussi j'ai déjà un Soulier d'Or et un Soulier d'Argent, mais ce serait bien qu'il ait le Soulier d'Argent et moi le Soulier d'Or !"

 

La finale

 

Klose a joué les équilibristes pendant toute la Coupe du monde, sa quatrième: avouer que le titre de meilleur buteur dans l'histoire de la compétition lui tenait à coeur, tout en le faisant passer derrière l'objectif absolu du titre mondial.

 

Il s'agit pour lui "d'avoir le truc dans la main", c'est-à-dire le trophée. Muni de son seul titre individuel, "je sais que je ne serais pas content si je perdais une deuxième finale", a-t-il assuré. "C'est une finale, et je sais à quel point on est emmerdé quand on perd une finale".

 

Klose est le dernier rescapé de la finale de 2002, perdue par l'Allemagne face au Brésil (2-0). Avec la Nationalmannschaft, après l'humiliation de l'Euro-2004 (élimination au premier tour), il a connu toutes les places d'honneur (finaliste et demi-finaliste des Championnats d'Europe 2008 et 2012, 3e des Coupes du monde 2006 et 2010). Toutes, sauf la première.

 

Le "cadavre"

 

A propos d'une éventuelle retraite internationale, qu'il avait évoquée avant le Mondial brésilien, l'attaquant botte en touche: "Je ne sais pas encore, malheureusement je suis encore capable... (rires) Je traîne encore mon cadavre, jusqu'à quand, ça je le déciderai de manière très spontanée".

 

Klose avait prévenu en marge de l'Euro-2012 que la Coupe du monde au Brésil serait son dernier tour de piste en sélection. Jeudi, changement de ton: il laisse la porte ouverte à une suite sous le maillot frappé de l'aigle.

 

S'il devait jouer contre l'Argentine, sachant que Joachim Löw pourrait titulariser pour le troisième match d'affilée le même onze avec Klose en pointe, le buteur disputerait son 24e match de Mondial, à une longueur du record absolu de son compatriote Lothar Matthäus, par ailleurs capitaine du sacre de 1990.

 

Il reste encore un an de contrat avec la Lazio Rome à "Miro", loué de toutes parts pour son professionnalisme et le soin qu'il porte à sa condition physique. Alors l'Euro-2016 en France, une dernière coupe pour la route ?