L’idéal, pour les Brésiliens, serait qu’ils gagnent, bien sûr. Le processus de guérison serait ainsi enclenché. Celui de la réconciliation, avec le football, avec leur peuple, également. Mais hélas, il y a beaucoup d’implications sous-jacentes à cet idéal. Trop même !

En face d’un Brésil perdu, humilié, se tiendra un adversaire qui aurait pu être finaliste. Et qui aurait été certainement un qui en serait digne. La Hollande a échoué aux portes de la finale. Et pas n’importe comment, comme cela fut, hélas, le cas pour le Brésil. Aux tirs aux buts, soit un exercice où tout peut arriver ! Où tout ou presque est très souvent sous l’autorité de la chance. La Hollande s’est inclinée mais la tête haute.

L’image légendaire du Brésil, pays du football, s’est étiolée. D’un coup, le Brésil ne représente plus rien. Il a perdu son identité. Tout est donc à refaire pour des Brésiliens qui semblent ne plus savoir comment jouer au football. Ils ont une histoire à réécrire. Une légende à reconstruire. C’est la triste réalité.

Le chantier s’ouvre donc à eux. Ce soir même ! Mais, sont-ils prêts à débuter le travail ? Ont-ils cette force pour surmonter le cauchemar qu’ils ont vécu et les nombreuses séquelles concomitantes ? Ont-ils la confiance pour se retrouver à nouveau ensemble sur un terrain, la capacité de conjuguer leur effort et regarder dans la même direction pour poser la première pierre du renouveau ? Ont-ils même cette envie de jouer ou sont-ils devenus la demeure de l’obsession, de la peur d’une nouvelle déroute ? Les questions se bousculent.

Du pain sur la planche

La psychologue de la Seleçao a bien du boulot devant elle.Pas seulement elle, mais tout unchacun, allant du simple citoyenbrésilien aux dirigeants de la fédérationbrésilienne de football enpassant par les joueurs et le stafftechnique.

En attendant la remise en question, l’analyse en profondeur des «causes» de l’hécatombe de mardi dernier, il y a le match de ce soir. Un match qui constitue un énorme dilemme pour les Brésiliens. Surtout par rapport à l’indigence psychologique dont ils ont fait montre au cours de ce Mondial. Le Brésil se trouve, à un certain niveau, dans l’obligation de gagner. Certes, comment feront-ils est une autre question mais une nouvelle défaite les enfonceront encore plus dans l’abîme. Ils ne peuvent malheureusement pas se le permettre. Il y va aussi de leur estime de soi, de celui de les supporters, du moins ceux qui en ont encore, pour eux.

La tâche qui se présente aux Brésiliens est immense. Et, elle s’intensifie davantage avec la couleur de l’adversaire. Les «Oranje» ont réussi un bon parcours dans cette compétition. Et, ils aimeraient certainement le couronner avec une médaille de bronze. Question état d’esprit, on n’a certainement pas besoin d’une loupe pour voir l’écart qui les sépare des Brésiliens. Ils évolueront, à l’inverse de leur adversaire, sans la moindre pression. Ils ont envie de prouver leur valeur dans le monde du foot, de montrer qu’il faudra compter avec eux à l’Euro 2016, au Mondial 2018. Bref, pour les années à venir. Pour la beauté du football, pour que le match de classement ne soit pas réduit en une séance d’entraînement, pour qu’on n’ait pas un autre «mardi 8 juillet 2014», on ne peut qu’espérer que le Brésil puisse leur afficher résistance.

Confrontations directes

Les deux équipes se rencontreront, ce soir, pour la 13e fois de leur histoire. Jusqu’ici, le Brésil est devant avec l’étroit avantage d’une réussite, soit quatre au total, contre trois, au Pays-Bas. À cinq reprises, les deux équipes se sont séparées sans pouvoir se départager. Elles se sont rencontrées quatre fois lors d’une phase finale de Coupe du monde et chacune compte deux réussites. Leur dernier match dans un Mondial remonte à il y a quatre ans de cela, en Afrique du Sud, quand le Pays-Bas sortit le Brésil en quart suite à une victoire de deux buts à un. Ci-dessous le tableau des confrontations entre les deux équipes…

Après le match de ce soir

Scolari annoncera sa décision

Après le flot de critiques qui s’est déversé sur lui à l’issue de la débâcle du Brésil, mardi dernier, face à la Mannschaft, le sélectionneur Luiz Felipe Scolari a affirmé qu’il se fixera sur son avenir après le match de ce soir.

«Nous avons encore du travail. Nous avons un engagement avec la CBF (fédération brésilienne) jusqu’à la fin de la Coupe du monde. Et maintenant, la fin de la Coupe du monde, c’est le match de samedi», adéclaré Scolari aux journalistes,accompagné de l’ensemble de sonstaff, au camp de base de Teresopolis,au nord de Rio.

«C’est après ce match seulement qu’on va parler avec la direction de la CBF. C’est après cela que sera défini quelque chose», a poursuivi Scolari,qui avait retrouvé le poste depuisnovembre 2012, précisant qu’ilremettrait son bilan à sa fédérationà la fin du Mondial.

«Felipao», «le Grand Philippe», s’est déjà mis à la recherche des points pour assurer «sa défense». Il a, en fait, rappelé que la Brésil ne s’était pas retrouvé dans le dernier carré depuis 2002. Soit, depuis l’année où lui-même avait conduit la Seleçao à son «penta». Le Brésil avait battu l’Allemagne sur le score de deux buts à zéro. Bien loin des sept qu’il a pris mardi dernier…