Blue-Bay: la plage menacée par des voleurs de sable…

13 juillet 2014

13 juillet 2014, 15:11

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Blue-Bay: la plage menacée par des voleurs de sable…

Le sable disparaît, emporté par les vagues… Mais aussi par des gens. C’est ce que rapportent des opérateurs touristiques qui travaillent sur la plage de Blue-Bay. Ce phénomène a pris de telles proportions qu’ils parlent de véritable «pillage». L’express s’y est rendu pour un constat.

«Cette plage, on y est tous les jours, on y gagne notre vie et on voit bien la vitesse époustouflante à laquelle l’étendue de sable diminue», disent quelques opérateurs touristiques rencontrés sur place. Ils décrient la dégradation par l’érosion, mais insistent aussi sur le pillage de plus en plus répandu.

Certaines personnes se servent du sable pour leurs constructions, explique un opérateur. «Il y a un accès qui donne sur la place et j’ai vu des gens venir et prendre de grands seaux de sable, les mettre dans le caisson et partir!» Pis, à certaines occasions, dit-il, «c’est presque enn bis dimoun», qui emportent du sable.

L’opérateur allègue avoir tenté, en vain, d’empêcher ce pillage. Il requiert cependant l’anonymat pour cette déclaration car il aurait reçu des menaces de certaines personnes.

Le parc marin également en proie au pillage

En marchant sur la plage, l’opérateur nous montre des pierres et des cailloux qui sont désormais de plus en plus visibles sur la plage. «Avant, il n’y avait que du sable et il fallait fouiller plusieurs pieds avant de toucher un rocher», laisse-t-il entendre. «Bientôt, il ne restera plus de ce sable blanc si on laisse faire cette dégradation», avertit-il.

L’attachement à cette plage est double, fait ressortir un autre opérateur. «J’ai vécu ici et j’ai aussi travaillé à l’extérieur mais des plages comme Blue-Bay, je n’en ai pas vues.» Blue-Bay est aussi un pilier économique pour la région grâce au tourisme, d’où le besoin, selon lui, de la protéger.

D’autre part, le parc marin serait aussi en proie au pillage. Même si le site est protégé, des personnes viennent y pêcher, disent nos interlocuteurs.

Plus de patrouilles de gardes-côtes

Las de tenter de sensibiliser les gens et de se faire rabrouer, les opérateurs désirent une meilleure surveillance de la part des autorités. «Elles doivent veiller au respect des lois et sévir pour que cessent ces abus.» Il faut aussi, avancent-ils, que le public soit informé sur l’écosystème marin et le temps qu’une plage met à se former. Entre autres mesures, les opérateurs préconisent des aménagements pour lutter contre l’érosion, des patrouilles de gardes-côtes pas seulement en mer mais aussi sur la plage.

Au Fisheries Post du parc marin de Blue-Bay, l’on dit n’être en présence d’aucune plainte en ce qui concerne le prélèvement du sable sur la plage. Néanmoins, une source explique que cette activité est interdite. Elle précise que toute personne surprise en train d’enlever et de transporter du sable est passible d’être arrêtée et poursuivie.