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67 ans du Premier ministre : papy fait de la résistance
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67 ans du Premier ministre : papy fait de la résistance
Et, malgré une chevelure clairsemée et parfaitement gominée – qui oscille entre le gris argenté et le noir, dépendant du degré de réussite de la coloration–, il n’a pas l’intention de prendre sa retraite,contrairement aux fonctionnaires qui ont atteint cet âge bien mûr. D’autant plus qu’il n’y a pas le feu,non ? Puisque d’autres se sont bien fait de vieux, très vieux os en politique.
D’ailleurs, notre souverain pensif s’est assagi avec l’âge. Pour preuve, malgré sa passion pour les bolides et les belles carrosseries, en 2012, pour son anniversaire, il avouait que le cadeau qui lui ferait le plus plaisir c’est qu’on fasse de lui «un président avec des pouvoirs». Toutefois, deux ans plus tard, il n’a toujours pas obtenu ce qu’il voulait. Qu’à cela ne tienne, il met le paquet pour qu’enfin, il puisse obtenir un présent qui assure son futur, quitte à faire fi du passé.
Surtout qu’il ne peut compter que sur lui-même pour assurer la pérennité de son illustre patronyme. Car Chacha II n’a pas assuré la relève génétique, malgré les mauvaises langues indignes de foi et colporteuses de ragots, qui osent parfois affirmer le contraire. La solution pourrait peut-être venir d’une fille ou d’un fils spirituel, à qui il pourrait passer le flambeau et transmettre la flamme. Mais pour l’instant, on ne voit venir personne à l’horizon.
Le dilemme cornélien, voire «mathusalémien» est le même du côté du camarade de notre PM, Paul Bérenger, grand amateur de gâteau d’anniversaire si l’on en croit une célèbre photo où il met les bouchées doubles. À 69 ans, la moustache blanche comme la crème d’une génoise à la noix de coco a certes pris quelques rides mais elle frétille toujours. Son propriétaire semble également avoir une sainte horreur du mot retraite. La vie commence à 70 ans et il n’est pas question de rester toute la journée dans un fauteuil à bascule.
Quid du remake de la série culte, Dynastie ? Paul Bérenger, qui n’est pas issu d’une lignée de politiciens, a aussi du souci à se faire. Car ses enfants, dont son fils Emmanuel, n’auraient pas, pour l’instant du moins, fait montre d’un enthousiasme débordant face aux caisses à savon. Pour la relève, il faudra peut-être compter, tout comme le PM, sur les ailes de quelques jeunes qui souhaitent prendre leur envol.
Pas à rougir de son âge
Autre nom, autre problème. À 84 ans, sir Anerood Jugnauth (SAJ), lui, aspirait à une retraite paisible au château du Réduit. Et si autrefois le béret et le foulard contribuaient à son style, aujourd’hui, ces accessoires sont devenus une nécessité, expliquent des partisans soucieux. Il ne faudrait quand même pas que SAJ prenne froid et que sa sagesse s’enrhume, font-ils valoir. Si le papy gâteau – pas encore gâteux, précisent les fans –, a décidé de remonter sur l’estrade, c’est pour donner un coup de main à son fils Pravind, qui peine à voler de ses propres ailes. Sa devise ? Il ne faut pas vendre la peau du vieil ours avant de l’avoir tué. De quoi inspirer notre PM, qui doit se dire qu’il a encore de belles années devant lui.
Une réflexion qu’il se fait en outre probablement en apercevant ses collègues parlementaires, dont Rashid Beebeejaun, qui a 79 ans et toutes ses dents (information non vérifiée) et Abu Kasenally, âgé de 73 ans. Alors que d’autres comme Vasant Bunwaree, Sheila Bappoo ou encore Hervé Aimée fréquentent le même club du 3e âge que lui, puisqu’ils sont tous nés en 1947. Squatter l’hémicycle pendant des décennies, il paraît que c’est trop «in».
Autant dire que notre PM est un senior qui n’a pas à rougir de son âge. Surtout que les juniors ont du mal à accorder leurs violons. Il y a certes quelques fringants «pas si vieux», dont Xavier Duval, âgé de 56 ans, ou encore Arvin Boolell, 61 ans, qui jouissent d’une certaine popularité auprès des électeurs. Mais les urnes décideront-elles d’en faire des califes à la place du calife ? Et puis il y a ceux qui se lancent à peine en politique, dont des Ensam Nu Kapav, Liberals ou un Mouvman Liberater, même si ce dernier a implosé avant d’éclore. Vient, par ailleurs, d’apparaître dans le paysage un nouveau-né qui a pour nom le Parti Justice Sociale.
L’on se demande s’ils tiendront la route ou si ce sera la déroute, à la croisée des chemins.
Alors aux envieux, à ceux qui le traitent de vieux schnok ou de vieux débris, le PM pourrait leur dire ceci : «Dan vye karay ki ena bon lasos.»
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