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Noufail Manjoo: l’ambition couronnée

16 juillet 2014, 15:37

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Noufail Manjoo: l’ambition couronnée
© RISHI ETWAROO
 
Reprendre le commerce familial ne l’a jamais intéressé. Ce qui n’empêche pas Noufail Manjoo d’avoir la bosse des affaires. Et quand il se lance dans une aventure, ce quadragénaire ne fait pas les choses à moitié. Avec son partenaire Roshan Seetaram, ils sont allés chercher les capitaux et l’expérience d’un conglomérat pour donner une autre dimension à leur ambition. Une audace qui s’avère payante, puisqu’ils sont aujourd’hui directeurs de la société de gestion Ace-Ter Global Ltd.
 
C’est dans une ambiance détendue que l’homme d’affaires nous reçoit et nous ouvre les coulisses du global business. D’un ton posé, Noufail Manjoo retrace son parcours. Comme il aime jongler avec les chiffres, des études d’ACCA (Association of Chartered Certified Accountants) lui permettent de découvrir le monde de la finance. Il débute en 1991 chez KPMG : il fait ses premiers pas dans la vie active tout en suivant des cours de comptabilité le weekend. En 1995, le jeune homme décide de mettre le cap sur Londres pour parfaire ses connaissances et terminer son diplôme ACCA. Dès lors, il ne quittera plus l’univers de la finance. Il travaille d’abord dans un cabinet d’expertise comptable avant de rejoindre une PME familiale sud-africaine où il occupe le poste de Head Group Accountant. Puis il intégrera le département Treasury & Taxes chez Mothercare. «Avant de regagner Maurice, j’ai aussi été appelé à gérer la fortune d’une famille canadienne. Je m’occupais surtout de leur patrimoine», raconte-t-il.
 
De retour dans son île natale, Noufail Manjoo demeure fasciné par le monde du global business. Il fait ses premières armes au sein de General Electrics, une enseigne représentant une vingtaine de sociétés offshore à Maurice. Et en 2011, il rejoint Prime Capital, filiale de la BAI. C’est d’ailleurs avec un autre employé de la BAI, Roshan Seetaram, qu’ils décident tous deux de se mettre à leur propre compte fin 2012. Forts de leur expérience dans l’industrie offshore, ils décident de trouver un partenaire solide.
 
C’est ainsi que le duo d’entrepreneurs approche TERRA et présente son projet. Les négociations vont bon train et en mars 2013, une nouvelle société regroupant les nouveaux partenaires est incorporée. «La demande pour le permis d’opération prendra quelques mois et en septembre 2013, AceTer devient opérationnelle», confie Noufail Manjoo.
 
La force de Noufail et Roshan est qu’ils détiennent déjà un portfolio de clients qui ont travaillé avec eux dans le passé. Leurs cibles restent pour l’instant l’Afrique et l’Europe, avec plus d’emphase, dit-il, sur le continent noir. «Nous avons démarré avec l’Afrique du Sud et le Mozambique, mais nous continuons d’étendre notre réseau. Nos plus gros clients sont des investisseurs qui vont en Afrique, ou encore des Africains qui cherchent à restructurer leurs portefeuilles», renchérit notre interlocuteur. Le directeur d’Ace-Ter fait ressortir que «nous avons aussi en ligne de mire les gérants de fortune en Europe. Surtout ceux qui cherchent actuellement à déplacer leurs comptes de la Suisse, qui n’est plus aussi attractive. Ils trouvent en Maurice une plateforme financière d’avenir», affirme Noufail Manjoo.
 
Cependant, alors que les investissements de Maurice vers l’Inde ont chuté de moitié, l’homme d’affaires, lui, convoite le marché indien sous un nouvel angle : il affirme qu’il y a en ce moment beaucoup d’investisseurs indiens qui cherchent à investir en Afrique. «C’est là un segment émergent à exploiter», déclare Noufail Manjoo. Pour ses débuts, leur entreprise brasse un chiffre d’affaires de 50 millions de dollars. L’objectif pour cette année est de le quadrupler et atteindre les 200 millions de dollars. Mais ce ne sera toujours qu’une petite part du gâteau : «L’offshore mauricien équivaut en chiffre d’affaires à quelque 4 milliards de dollars», explique notre interlocuteur.
 
Noufail Manjoo ne veut surtout pas laisser passer de belles opportunités. Pour ne pas perdre de vue ses objectifs, il a toujours en tête cette devise de son père : «Si quelque chose doit être fait, cela exige et mérite d’être bien fait, et en toute honnêteté.» L’homme d’affaires est un acharné du travail qui est toujours au bureau dès 7 h 30 le matin pour planifier sa journée. Mais il y a une chose qui passe avant le travail : rien ne doit se faire au détriment du couple et des enfants. C’est pourquoi Noufail Manjoo a à coeur de partager ses loisirs avec sa famille.