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La Legal Officer de la TEC a-t-elle fabriqué une attestation?

18 juillet 2014, 06:51

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La Legal Officer de la TEC a-t-elle fabriqué une attestation?

C’est munie de fausses références que Chaya Seegolam a obtenu deux increments en 2011. C’est ce qu’a découvert le conseil d’administration, après avoir écrit au cabinet d’avocats donné comme référence par la Legal Officer de la Tertiary Education Commission (TEC). Lors d’une réunion le 21 mai, le conseil d’administration a pris la décision de la suspendre. Mais, coup de théâtre : la principale concernée a soumis sa démission 90 minutes après la fin de cette réunion. Du coup, c’est la police qui devrait s’en occuper...

 

«The reference is fabricated. I do not recognise the name of Chaya Seegolam.» C’est ce qu’a indiqué Sarah Beskine, un des membres fondateurs du cabinet d’avocats Hopkin Murray Beskine, dans une lettre datée du 15 mai et adressée au directeur de laTEC, Ashok Kumar Bakhshi. Elle précise que le Job Description qui figure dans la référence n’existe pas dans son cabinet, que l’en-tête utilisé n’est pas le sien et que l’adresse affichée est incorrecte.

 

Fac-similé de la lettre envoyée par Sarah Beskine du cabinet d’avocats «Hopkin Murray Beskine». 

 

La lettre de référence, fabriquée de toutes pièces – si on en croit Sarah Beskine – est datée du 31 octobre 2007. Elle certifie que Chaya Seegolam a été employée comme Legal Assistant pour la période d’octobre 2005 à octobre 2007. La lettre est également signée de Sarah Beskine. Sauf qu’un rapide coup d’œil suffit pour constater qu’il ne s’agit pas de la même signature que celle qui figure sur la lettre reçue par le Pr Bakhshi. Pourtant, c’est ce qui a valu à Chaya Seegolam deux augmentations salariales, à la suite d’une décision du conseil d’administration le 14 octobre 2011.

 

Selon nos renseignements, le ministère de la Fonction publique, sollicité par le conseil d’administration de laTEC, a conseillé de référer l’affaire au commissaire de police. Ce qui est chose faite. «Maintenant, c’est à la police de voir si elle doit démarrer une enquête», explique une source digne de foi à l’express.

 

Ce que risque l’ancienne Legal Officer pour le délit de forgery : l’emprisonnement. Mais, l’Independent Commission Against Corruption a devancé la police, ayant démarré une investigation sur des possibilités de conflits d’intérêts. C’est le fait que Chaya Seegolam ait soumis sa démission 90 minutes après le Board Meeting, qui soulève des interrogations.

 

Dans les milieux de la TEC, on avance que c’est une taupe qui l’a informée de la décision afin qu’elle puisse soumettre sa démission avant que la suspension ne soit appliquée. Cette taupe aurait également pu avoir de l’influence sur la décision de lui accorder ces augmentations.

 

La Legal Officer de la TEC a aussi déclaré qu’elle avait complété un Legal Practise Course (LPC) qui lui permet d’exercer en Grande-Bretagne comme avoué et qu’elle est membre de la Law Society. Sauf qu’elle n’a pas fourni de documents prouvant qu’elle avait complété son LPC. L’express a aussi eu la confirmation qu’elle n’est pas membre de la Law Society.

 

Nous avons tenté de joindre Chaya Seegolam pour obtenir sa version des faits, mais elle est absente du pays pour des démarches liées à ses études au niveau doctoral. Ses proches disent ne rien savoir sur les faux documents remis à laTEC.