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Emploi à Madagascar: l’agriculture, parent pauvre de la formation

29 juillet 2014, 20:33

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Emploi à Madagascar: l’agriculture, parent pauvre de la formation

L’agriculture va mal, alors que le secteur primaire occupe 75% de la population active, selon le ministère de l’Emploi, de l’Enseignement technique et de la Formation Profes­sionnelle. Celui-ci a entamé hier jusqu’à mercredi, son atelier sur les États généraux de l’emploi et de la formation, qui se tient au CCI Ivato.

 

Pierre Lazamanana, enseignant chercheur et consultant pendant cet atelier, pense que l’agriculture est le domaine le plus en difficulté, car elle ne permet pas aux gens qui y travaillent, de vivre dignement. « En général, l’agriculture n’est pas un travail décent chez nous. Ces pratiquants ne disposent pas des outils nécessaires pour mieux produire. Il n’y a que deux matériaux technologiques utilisés pour 100km2 de terrains agricoles, alors qu’il y en avait déjà douze dans les années 1970. Pour l’irrigation, seuls 2% des terres cultivées sont irriguées », avance-t-il. Ce ne sont pas les outils pour améliorer l’agriculture qui manquent, mais leur accessibilité aux paysans. Le secteur est ainsi destiné à l’autoconsommation.

 

À ce faible pouvoir d’achat des paysans s’ajoute la défaillance institutionnelle de développer le secteur agricole. Il n’y a qu’un centre de formation agricole sis à Fandriana, pour des millions de paysans.

 

Dans son intervention, Ntsoa Randria­mifidimanana, président du Groupement des entrepreneurs malgaches (FIVMPAMA), appelle l’État à mettre la formation à la disposition de la population dans chacune des vingt-deux régions. Selon lui, «il faut un emploi adéquat avant de chasser le secteur informel».

 

Après l’agriculture, le secteur minier reste inaccessible à la population malgache. Un responsable auprès du ministère de l’Emploi a révélé, qu’entre 2006 et 2010, des investisseurs miniers avaient besoin de huit mille compétences, en vain. C’est pour cela qu’ils ont procédé au recrutement de techniciens étrangers. Les initiatives dans la création d’emploi et dans la formation sont toutefois nombreuses, mais la coordination des actions manque. Au cours de cet atelier, les recommandations des participants vont former la matrice de base du plan d’action national de l’emploi et de la formation, prévue pour la période 2015-2019.