Publicité

Madagascar: Corruption– Vingt-sept individus devant la Chaîne pénale

8 août 2014, 09:02

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Madagascar: Corruption– Vingt-sept individus devant la Chaîne pénale

Sept mois après, la période transitoire continue d’alimenter la polémique. Un nouveau cas de corruption à grande échelle pendant la Transition vient d’être révélé.

 

Bonne pêche. Suite à des investigations menées par le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), vingt-sept individus ont comparu, hier, devant la Chaîne pénale à Fara­vohitra, pour usage de faux et corruption à grande échelle.

Cette poursuite entre dans le cadre du recrutement d’employés de l’État auprès du ministère des Finances et du budget (MFB), ainsi que celui de l’Éducation nationale (MEN), plus précisément lors de plusieurs cas d’embauche et de reclassement entre 2012 et 2014. Une source proche du dossier a confié que des fonctionnaires, d’anciens direc­teurs généraux d’institutions publiques et des responsables d’universités privées, entre au­tres, sont impliqués dans cette affaire.

 

Le Bianco a reçu plusieurs doléances concernant des doutes sur le recrutement de fonctionnaires auprès du ministère des Finances et du budget, ainsi que du ministère de l’Éducation nationale. « Certaines doléances provenaient directement de quelques dirigeants du MFB. Quant au cas du MEN, les enquêtes ont été ouvertes à partir de doléances anonymes », a souligné notre source.

 

Les investigations ont débuté en 2013, autrement dit, à l’époque du général Faly Rabetrano, ancien directeur général de cet organe anti-corruption. « Parmi les centaines de dossiers enquêtés, vingt-sept ont été entachés de doute. On a pu démasquer ces individus quand le Bianco a poussé loin les investigations », a poursuivi la même source. Par ailleurs, une partie du personnel de ces deux institutions avait passé à l’interrogatoire mené par le Bianco.

 

Grands ménages

Les fonctionnaires concernés dans cette affaire ont pu se reclasser ou être embauchés auprès du ministère des Finances et du budget ainsi que celui de l’Éducation nationale après avoir utilisé de faux diplômes pendant la période transi­toire. Des responsables d’uni­versités privées leur avaient fourni de faux titres pour parvenir à cette fin.

 

Cette affaire de corruption et d’usage de faux constitue le premier gros coup du Bianco version Jean-Louis Andriamifidy. Celui-ci a pris ses fonctions depuis juin. En outre, l’affaire confirme la vaste magouille enregistrée au niveau d’institutions publi­ques pendant la période transitoire (2009-2014).

 

Mis à part le Bianco, le Samifin (Service de renseignements financiers) a également dans son collimateur des responsables de quatre ministères. Ceux-ci sont soupçonnés de blanchiment d’argent opéré à partir de plu­sieurs cessations de marché public entre 2009 et 2014.

 

« Nous sommes en train de travailler pour découvrir l’identité des commanditaires de cette infraction. Le ministre, en tant qu’ordonnateur, le gestionnaire d’activité ou la personne responsable de la passation de marché public (PRMP). Il se peut que les ministres responsables de ces quatre institutions soient impliqués dans cette affaire », avait confié Jean-Claude Razara­naina, directeur général du Service de renseignements financiers.

 

C’était lors de la présentation du bilan de cette institution, il y a quelques jours.