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Six jours après: le PM dément avoir proposé la cogestion des Chagos

12 août 2014, 07:54

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Six jours après: le PM dément avoir proposé la cogestion des Chagos

Mieux vaut tard que jamais. Il aura fallu six jours au Premier ministre pour préciser qu’il n’a jamais proposé aux Américains une cogestion de l’archipel des Chagos, calquée sur le modèle de Tromelin avec les Français. Ce, contrairement à ce que son service de communication a laissé croire depuis mardi dernier.

 

Dans un communiqué émis à 17 h 10 hier, le bureau du Premier ministre revient sur la rencontre qui a eu lieu entre Navin Ramgoolam et Susan Rice, conseillère du président Barack Obama en matière de sécurité intérieure, à Washington, le lundi 4 août. «Alors que l’accord entre Maurice et la France portant sur la cogestion de Tromelin a été évoqué durant cette rencontre, le Premier ministre n’a, à aucun moment, suggéré qu’une formule similaire devrait, ou pourrait, être dégagée par rapport à l’archipel des Chagos», indique ce document.

 

Levée de boucliers

 

Depuis hier matin, à l’hôtel du gouvernement, la «volte-face» de Navin Ramgoolam était connue, le bruit courant que la nouvelle autour de la cogestion «n’était pas tout à fait vraie». Surtout avec la levée de boucliers autour de cette proposition qui n’avait aucun sens en vertu du droit international et des revendications de Maurice pour sa souveraineté sur les Chagos auprès de la Grande-Bretagne. Cette fois, le bureau du Premier ministre était dans une impasse: il ne pouvait accuser les médias de diffusion de fausse nouvelle, bien au contraire.

 

En effet, le mardi 5 août, au lendemain de la rencontre entre Navin Ramgoolam et Susan Rice, la «direction de communication» du bureau du Premier ministre faisait non seulement état de la demande que Port-Louis soit partie prenante des négociations entre Londres et Washington pour le renouvellement du bail des Chagos mais également d’une cogestion de l’archipel avec Washington.

 

«Selon le Premier ministre mauricien, une formule pourrait être dégagée par rapport aux Chagos à la manière de celle portant sur la cogestion de Tromelin par Maurice et la France», indiquait ce communiqué. Nul ne pouvait mettre en doute la véracité de ces propos, d’autant plus que le directeur du service de communication de NavinRamgoolam, Soobash Gobine, faisait partie de la délégation présente au sommet États-Unis-Afrique.

 

Communiqué signé du bureau du PM

 

Le communiqué d’hier n’était pas signé de la «direction de la communication» mais  directement du «bureau du Premier ministre» pour ces «précisions». Il ajoute, sans doute pour faire taire les critiques, qu’en «vertu de la législation mauricienne et du droit international, l’archipel des Chagos, dont Diego Garcia, fait partie intégrante du territoire de Maurice».

 

Du coup, le Groupe Réfugiés Chagos devrait de nouveau se concerter, pour faire part de sa position sur cette cogestion qui n’en serait pas une, lors d’une rencontre avec la presse demain. Son conseil légal, Robin Mardemootoo, s’est déjà exprimé dans l’express dimanche en soulignant qu’une telle «proposition» était sans doute la meilleure formule pour un retour des Chagossiens dans leur archipel, les Américains ayant les moyens de financer un tel projet.