Cet ancien Quatre-Bornais avoue avoir toujours été un passionné de la politique. «Je suis l’actualité politique mauricienne et je trouve que la réforme électorale est un sujet très intéressant», confie-t-il. Boz Abelack, habite désormais à Wissembourg, en Alsace. Il a été élu conseiller municipal pour les six prochaines années.

Il se souvient encore de la première fois qu’il est allé voter. C’était en 1982 et les images de cette époque sont encore vivaces dans sa mémoire. Il a alors 22 ans et le pays connaît le premier 60-0 de son histoire : le gouvernement se fait balayer. Boz Abeelack prend la décision qui a changé toute sa vie. Celle de partir en France.

Terre inconnue

À Maurice, le chômage fait rage. Lui, veut découvrir d’autres cultures. Il décide donc de plier bagage et de s’envoler vers d’autres horizons. Mais il ne part pas à l’aventure à l’aveuglette. «J’avais des amis en France, donc je ne me serais pas retrouvé seul là-bas. Ils m’ont beaucoup aidé», témoigne-t-il.

L’épreuve la plus difficile à surmonter a été d’annoncer sa décision à ses parents, en particulier à son père ! Ceux-ci travaillaient dans la culture de cannes à sucre. Ils ne voyaient pas d’un très bon oeil que leur fils se rende en terre inconnue. Mais à force de persévérance, Boz Abeelack parvient à vaincre leurs doutes.

Il s’engage alors sur une longue route, faite des hauts et des bas. Il résume rapidement toutes ces années : «J’ai fait des études, j’ai travaillé et j’ai rencontré ma compagne qui partage ma vie depuis 18 ans maintenant et nous avons deux filles.»

Comme il est membre de plusieurs associations, son chemin finit par croiser celui de l’actuel maire de sa commune d’adoption et il rejoint son équipe. Jusqu’à faire partie de la liste de gauche élue au conseil municipal de Wissembourg. Il lui arrive encore d’être nostalgique et de repenser, avec un pincement au coeur, à ses sorties à Flic-en-Flac et Rivière-Noire pour faire la fête avec ses amis. Mais il continue à garder le lien avec son île d’origine en préparant pour sa petite famille en France, un bon curry de poulet…

Et puis, Maurice n’est jamais très loin. «Je viens souvent en vacances pour voir ma famille. Et même en France, je ne me lasse pas de vanter la beauté de mon île natale, même si je veux travailler pour le progrès de ma ville dans mon pays d’adoption.»

Il était récemment en vacances à Maurice. Il a dans l’idée de jumeler un jour les villes de Quatre-Bornes et de Wissembourg. «Je suis fier d’être un Mauricien élu en Alsace. D’autant plus que, même s’ils sont gentils, les habitants de cette région restent méfiants à l’égard des étrangers.»

Il avoue avoir encore du pain sur la planche pour réaliser ses projets. Il souhaite néanmoins rentrer un jour au bercail pour apporter son expérience à la population mauricienne. Car, si l’île Maurice d’il y a 30 ans et celle d’aujourd’hui sont différentes et que «le pays a évolué, il reste encore du chemin à parcourir», soutient Boz Abeelack.

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